Concours Lépine : sa maison basse consommation en palettes et en cartons lui vaut une médaille d’argent

L’Alsacien Claude Meyer est le roi du carton. Il a remporté une médaille d’argent lors de la 122ème édition du concours Lépine à la Foire de Paris pour son invention de maison passive à ossature en palettes et isolant en carton.

"Une médaille au Concours Lépine, c’est comme les J.O., cela veut dire que vous êtes meilleur que les autres". Son invention de maison passive, Claude Meyer en est plutôt fier. "C’est un concept unique au monde. On connaît la maison en palettes, mais pas avec de l’isolant carton à l’intérieur", poursuit-il. Il sait, aussi, que sa nouvelle distinction va générer des commandes et une hausse du chiffre d’affaires.

Car l’inventeur alsacien de 68 ans n’en est pas à sa première récompense. À la tête de l’entreprise M&N Emballages, dont le siège se trouve à Scherwiller (Bas-Rhin) et l’usine à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), le gérant a déjà été distingué pour ses panneaux isolants en carton par une médaille d’argent au concours Lépine en 2011, et au salon des inventeurs de Genève peu de temps après. Puis, en 2022, toujours au concours Lépine, pour sa brique en carton. Pourtant, les débuts de son entreprise, spécialisée dans la fabrication d’emballages, n’ont pas été simples. "À l’époque, les gens n’étaient pas prêts. On me faisait des remarques du style : ce sont les clochards qui dorment dans les cartons…"

Malgré tout, Claude Meyer a tenu bon. S’il a commencé par la transformation d’intercalaires industriels (utilisés par des brasseries par exemple pour caler les bouteilles de bière sur des palettes) en boîtes en carton, il n’a pas arrêté d’inventer. Y compris des semelles ou des chapeaux respirants à lamelles dans la même matière. Il dit même se lever la nuit pour créer… Et sa première maison en carton existe à Scherwiller depuis une dizaine d’années.

Sollicité par la communauté de communes

Sa nouvelle invention consiste en une maison passive avec une ossature en bois de palettes, remplie d’un isolant en broyat de carton. L’idée lui est venue après avoir été sollicité par la communauté de communes de Sélestat, qui cherchait à se défaire de ses vieux cartons. Avec ce concept de broyat, pas besoin de faire de tri. Et une isolation plus efficace, selon l’entrepreneur, qu’avec du polyuréthane ou du polystyrène.

Sauf qu’au contraire de ces matières à base de pétrole, le carton est fabriqué à base de papier, donc plus écologique. C’est aussi un très bon isolant phonique, nous assure-t-il. Ensuite, les encres utilisées ne contiennent plus de mercure, donc plus de risque de pollution. Et pour finir, "le carton, s’il n’est pas mouillé, peut durer des siècles".

Vous n’êtes toujours pas convaincu(e) ? Voici un autre argument de poids : le prix. Claude Meyer assure qu’une telle maison passive coûtera, à terme, deux fois moins cher qu’une maison traditionnelle. "Nous avons réalisé un modèle de maison de plain-pied de 60 m² habitables. Elle coûterait 70.000 euros, clés en mains", assure-t-il. Reste les certifications à obtenir, ce qui devrait durer cinq à six mois. Le broyat devrait être fabriqué par des travailleurs handicapés dans un ESAT.

Avec toutes ses inventions et un chiffre d’affaires annuel de 200.000 euros, Claude Meyer rêve aujourd’hui de trouver un repreneur pour son entreprise, son petit-fils n’étant plus intéressé. Mais l’on peut bien imaginer qu’avec des possibilités comme celles qu’offre le carton, il continuera d’inventer.

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