Coronavirus : l'Allemagne place le Grand Est en zone à risque, ce qui n'est pas sans conséquences pour l'Alsace

Avec ses 93,1 cas pour 100.000 habitants, le Grand Est est classé zone à risque à partir de samedi 17 octobre 2020 par l'Allemagne. Les Alsaciens qui voudront franchir le Rhin devront, en théorie, se soumettre à une quatorzaine et à un test de dépistage. Les travailleurs ne sont pas concernés.

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Le Grand Est y avait échappé jusque-là mais avec l'augmentation des cas positifs dans la région, l'institut Robert Koch, équivalent de l'institut Pasteur en France, a décidé de la placer en zone à risque à partir de samedi 17 octobre. L'information a tardé à être confirmée, car tout le monde se souvient de l'émoi suscité, en mars dernier, par la fermeture des frontières, comme le rappelle la maire de Strasbourg, qui a réagi à cette décision dans la soirée du 15 octobre. "Les fortes restrictions mises en œuvre au printemps ont durablement affecté les habitants de notre territoire, véritable bassin de vie transfrontalier. Nous appelons donc les autorités françaises et allemandes à prendre en compte la réalité de ce bassin de vie dans la mise en œuvre de mesures de restrictions, notamment en ce qui concerne les exceptions aux mesures de quarantaine et de test".
 Les élus alsaciens ont travaillé - cette fois-ci - avec leurs homologues allemands pour une "entrée limitée sur le territoire allemand" selon Frédéric Bierry, président du conseil départemental du Bas-Rhin. La Région Grand Est précise que "cette décision a été concertée entre les autorités fédérales allemandes, les Länder frontaliers, les autorités françaises (Préfecture de Région, ARS), la Région Grand Est et les Départements frontaliers (Moselle, Bas-Rhin, Haut-Rhin), dans l’objectif d’établir des mesures adéquates, responsables et qui répondent aux enjeux d’un bassin de vie frontalier dans lequel les citoyens alsaciens et mosellans évoluent quotidiennement. Cette concertation organisée de manière hebdomadaire depuis plusieurs semaines a permis d’arriver à une décision de non réintroduction de contrôles systématiques à la frontière."

Quatorzaine et test de dépistage obligatoires

Cela pourrait impliquer de gros changements pour les Alsaciens : plus possible de franchir le Rhin pour y faire leurs courses ou pour y séjourner, à moins, en théorie, de se soumettre à une quatorzaine et à un test de dépistage. La réaction des consommateurs ne s'est pas fait attendre, dès l'annonce de possibles restrictions, ils ont été très nombreux à se rendre à Kehl pour y faire leurs derniers achats.
 

Franck Kreiss, maître boucher à Schweigen-Rechtenbach (Rhénanie-Palatinat) petite commune qui se situe à 15 minutes de Wissembourg n'en croit pas ses oreilles, "ça va pas recommencer!", nous dit-il. Dans sa boucherie, près de 90% de la clientèle est alsacienne. "Ce matin il y avait plus de 100 personnes sur le parking", la boucherie étant juste à côté d'un tabac. Comme les autres commerçants basés à la frontière, il est désemparé.
 

Pas de restrictions pour les travailleurs et élèves transfrontaliers 

Il s'agira cependant dans les prochains jours de préciser ces restrictions. "Les autorités des Länder frontaliers se sont engagées à partager une information transparente sur leurs sites institutionnels de référence permettant d’expliquer quelles catégories de personnes originaires du Grand Est peuvent désormais se rendre dans les Länder frontaliers pour une durée de 24h ou supérieure à 24h, qu’ils soient travailleurs frontaliers ou se rendent en Allemagne pour des raisons professionnelles, médicales, ou toute autre raison (scolarité, études, garde d’enfants…)", peut-on lire dans le communiqué de la Région Grand-Est.

Par exemple, en Sarre, il n'est pas nécessaire de présenter un test PCR négatif pour pouvoir continuer à se rendre en Allemagne sans quarantaine. Dans le Bade-Wurtemberg, pour le moment, oui. "Aujourd’hui, reprend le communiqué de la Région Grand Est, les Länder frontaliers poursuivent le travail d’harmonisation des dispositions en vigueur, sur leurs territoires respectifs, en ce qui concerne les exemptions à l’obligation de produire un test PCR négatif pour pouvoir continuer à se rendre en Allemagne sans obligation de quarantaine".


Les travailleurs, élèves et étudiants transfrontaliers devraient ne pas être concernés par ces nouvelles mesures, qui n'imposeraient pas non plus de contrôles systèmatiques aux frontières, nous assure t-on au Conseil départemental du Bas-Rhin. Les Alsaciens devant suivre des examens médicaux Outre-Rhin seraient aussi dispensés. Il serait davantage question de contrôles volants avec une amende à la clé pour les contrevenants, décision unanime de tous les Länder. Un dispositif également détaillé dans ce post de la Kehler Zeitung (quotidien allemand).
 

Pas de vacances de la Toussaint chez nos voisins allemands

Beaucoup moins touchés pour le moment par cette deuxième vague (35 cas pour 100.000 habitants), les Allemands sont prudents. La chancelière Angela Merkel à d'ores et déjà imposé des couvre-feux dans plusieurs Länder obligeant les Allemands eux-mêmes à rester chez eux, à quelques jours des vacances de la Toussaint. Un classement en zone à risque aura aussi un fort impact sur nos vacances à nous. Europa-Park, la Fôret-Noire, le Lac de Constance, le Titisee, des destinations très prisées deviennent de fait des destinations difficilement accessibles.
 

Pour vous informer

Frontaliers Grand Est :  www.frontaliers-grandest.eu/
Réseau Infobest (4 centres, de Lauterbourg à Saint-Louis) : www.infobest.eu/fr/
Maison ouverte sur l’Allemagne (Forbach) : www.mosa-forbach.fr/
Centre européen de la consommation : www.cec-zev.eu/fr/accueil/
 
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