Covid long : "je suis heureux comme un enfant de pouvoir à nouveau travailler", portrait d'Alsaciens qui combattent les séquelles du virus depuis des mois

Rund Um. Cela va faire deux ans que nous vivons avec le virus. Tombés malades il y a des mois, parfois au début de la pandémie, Jeannine, Serge et bien d'autres ne sont toujours pas réellement guéris. Ils sont atteints de "Covid long" et combattent encore au quotidien les nombreuses séquelles.

Il s'agit du combat d'une vie. Jeannine Holweg et Serge Reeg, comme des centaines d'autres Alsaciens, sont des rescapés. Tombés malades il y a des mois, parfois au début de la pandémie, le Covid fait encore partie de leur quotidien. 

Problèmes respiratoires, problèmes musculaires, pertes de sensations, les séquelles sont multiples et coriaces. Tous vivent avec au quotidien et tentent de remonter la pente grâce à de nombreux ateliers de réadaptation et de séances de kinésithérapie.

"Vous voyez j'arrive à nouveau à me lever. Il y a encore six mois je n'arrivais plus à le faire. Mes orteils étaient totalement raides, ils ne bougeaient plus" explique Serge Reeg, peintre et décorateur.

Serge Reeg (58 ans en 2022) tombe malade en mars 2020. Il est hospitalisé à Hautepierre, fortement atteint par le Covid. Plongé dans le coma, il partira avec le premier TGV médicalisé pour Nantes. Une histoire qu'il raconte dans un ouvrage. Durant les trois semaines de coma, il fait un arrêt cardiaque, une embolie pulmonaire et des phlébites. Et quand, enfin, il se réveil le combat est loin d'être terminé.

Tout réapprendre

Quand Serge Reeg se réveille, il veut se lever. "Je voulais sortir", impossible ! Il n'arrivait même pas à bouger ses doigts. Il a perdu 32 kilos et 56% de sa masse musculaire. Plus de cinq jours seront nécessaires pour réapprendre à s'asseoir. Il lui faudra encore plusieurs jours pour réussir à se lever et tenir debout.

"D'un coup j'ai réussi à bouger un petit peu mes pieds mais je n'arrivais pas encore à marcher. Il m'a fallu trois semaines après mon réveil pour avancer. Un pas après l'autre. Tu es assis là et tu ne peux plus rien faire. J'ai dû réapprendre à manger, boire, à lever le bras, à écrire. Comme un enfant, j'ai dû tout reprendre depuis le début". Difficile. 

Durant des mois ce sont les salariés et l'épouse de Serge qui ont fait tourner l'entreprise. Aujourd'hui, il va mieux grâce à des heures et des heures de kiné démarrée dans l'établissement de l'Ugecam Alsace à Illkirch (Bas-Rhin).

Un hôpital qui s'est totalement transformé en accueille post-covid après le premier confinement et qui, aujourd'hui encore, prend en charge des dizaines de patients de tous âges (le plus souvent vaccinés) atteints de " Covid long ", en hôpital de jour.

Dr Evelyne Lonsdorfer-Wolf, médecin à l'origine du programme de réadaptation personnalisé, créé il y a presque deux ans, ne pensait pas devoir combattre le 
Covid aussi longtemps. "Nous accueillons encore des patients qui ont eu le Covid en 2020".

Exercices respiratoires, soutien psychologique, activités physiques. C'est un programme complet qui est proposé à chaque patient. En face du médecin, lors de notre tournage, Emilie Huguet, 33 ans. Auxiliaire de vie atteinte du Covid en février 2021, elle est toujours en arrêt maladie. "Prendre une douche, monter un escalier est toujours très fatigant" pour elle. "J'ai l'impression d'avoir 80 ans (...) heureusement je suis entourée".

J'étais en mort imminente

Dans l'atelier d'à côté, Jeannine Holweg (83 ans), malade en octobre 2020, raconte. Hospitalisée, elle a failli ne pas s'en sortir mais a décidé que son heure n'était pas venue. 

Assise sur un vélo, elle pédale aujourd'hui. Objectif : aller de mieux en mieux. "J'ai eu de la chance de m'en sortir à mon âge. Je n'ai pas le droit de me plaindre".

Ne pas se laisser aller, avancer pas après pas. C'est également le but d'Emilie Huguet et de Serge Reeg. Plutôt sportifs et actifs auparavant.

Près de deux ans ont passé et Serge Reeg va encore trois fois par semaine chez le kinésithérapeute. "Les nerfs doivent à nouveau repousser et ils ont besoin de temps" explique Stéphanie Distel, kiné.

Il espère pouvoir reprendre le travail à 100% d'ici un mois. Le but étant de reprendre une vie normale même si les priorités ont changé. 

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