Coronavirus : le TGV médicalisé transportant des patients alsaciens a quitté Strasbourg pour les Pays-de-la-Loire

Le TGV médicalisé qui transfère vingt malades alsaciens atteints du Covid-19 vers des hôpitaux des Pays-de-la-Loire a quitté la gare de Strasbourg ce jeudi 26 mars à 11h.

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Des mots mêmes du ministre de la Santé, Olivier Véran, cette opération est une « première en Europe ». Afin de désengorger les hôpitaux saturé du Grand Est, un TGV médicalisé a été spécialement affrété pour pouvoir transférer vingt malades alsaciens atteint du Covid-19 et hospitalisés en service de réanimation vers des hôpitaux de la région Pays de la Loire. Parti ce jeudi à 11h de la gare de Strasbourg, il déposera la moitié des patients à la gare d'Angers. Les autres sont attendus en gare de Nantes en fin d'après-midi. 

Six malades seront hospitalisés à Angers, six à Nantes, quatre au Mans et quatre à la Roche-sur-Yon. Les hôpitaux des Pays de la Loire, qui disposent normalement de 200 lits de réanimation, ont porté leur capacité à 500 lits. Ce jeudi 26 mars, seuls 75 lits sont occupés - et un patient est mort-  c'est pourquoi ils ont proposé d'accueillir les malades du Grand Est.
 



"Cela n'a jamais été fait à cette échelle", a souligné François Braun, président de Samu Urgences, depuis la gare de Strasbourg, jeudi 26 mars, où est parti le train peu après 11h.  Ce TGV est stable, permettant d'effectuer "des gestes de réanimation extrêmement compliqués", a-t-il précisé. 
 

A bord de chaque voiture, du matériel et une équipe médicale composée d'un médecin réanimateur-anésthésiste, d'un interne et de 4 infirmiers pour accompagner les patients. "Au sein de chaque voiture, on va pouvoir positionner quatre patients, qui vont être sur des box séparés. Et chaque box va être équipé du matériel de réanimation comme il le serait dans un service de réanimation classique", explique une soigante.
 

"Dans le train vous verrez que les patients ne bougent pas. pour travailler on est quand même beaucoup mieux qu'en hélicoptère", assure au personnel médical Lionel Lamhaut, responsable de la mission.

Les ambulances sont arrivées peu après 6h sur le quai 1 de la gare. Un ballet de véhicules a alors débuté avec le personnel soignant en sur-combinaisons s'affairant autour des véhicules. 
Les premiers patients ont été acheminés sur des civières et embarqués dans le train vers 8h30. En tout, vingt patients gravement touchés par le Covid-19 on été transférés vers les hôpitaux d'Angers, du Mans, de Nantes et de la Roche-sur-Yon.
 

Cette opération intervient alors que le Grand Est comptabilise un tiers des décès survenus en France et que le Bas-Rhin franchit la barre des 100 décès dus à l’épidémie.


Le ministre de la Santé Olivier Véran a apporté des précisions lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le mercredi 25 mars :
Lors de ce premier transfert, ce train devrait permettre le transfert de 20 patients. Le premier trajet est prévu ce jeudi 26 mars. Le train a été mis à disposition par la SNCF. L'opération est coordonnée par le Samu de Paris. Elle pourrait être renouvelée si nécessaire.

Comment seront installés les malades ?

Le ministre de la Santé a précisé les conditions dans lesquelles les malades allaient être pris en charge : "Quatre patients seront installés par voiture, avec dans chaque voiture une équipe médicale constituée d'un médecin anesthésiste-réanimateur, d'un interne, d'un infirmier-anesthésiste et de trois infirmiers", a-t-il détaillé. Les équipes médicales qui voyageront aux côtés des malades viennent des CHU de Nantes et d'Angers et d'hôpitaux d'Île de France.
 
Le train n'est pas spécialement conçu pour le transport des malades : il s'agit de transformer une rame accueillant habituellement des passagers pour qu'elle puisse convoyer des blessés. Dans les wagons, les brancards sont fixés au dessus des sièges et la voiture bar est convertie en espace médical. 

Le TGV ambulance déjà expérimenté

En mai 2019, ce TGV sanitaire avait déjà pu être expérimenté lors de l'exercice annuel de formation de la capacité universitaire de médecine de catastrophe. L'entraînement était déjà organisée par le Samu de Paris et les hôpitaux de Paris AP-HP avec le SAMU 57 et les SAMU d'Ile de France et du Grand Est. Un TGV avait été mis à disposition par la SNCF pour simuler une évacuation sanitaire vers Paris suite à un événement majeur (de type attentat) avec de multiples victimes. Il s'agissait de tester l’envoi d’équipes et de matériel, l’embarquement de nombreuses victimes au départ de la gare de Metz, leur transport médicalisé à bord du train, la régulation des parcours de soins durant le trajet, leur débarquement et leur orientation à leur arrivée à Paris gare de l’Est vers des hôpitaux, le tout dans un temps contraint. Voici la vidéo réalisée lors de l'opération :
 

Pourquoi avoir recours à un train ?

Plusieurs évacuations de patients ont déjà été organisées ces derniers jours pour désengorger les hôpitaux d’Alsace, rapidement submergés par l’afflux de patients contaminés. Cette opération par voie ferroviaire vient en complément des dispositifs militaires d'évacuation médicale aéroportée « Morphée » et « Tonnerre », qui ont déjà permis l’évacuation de malades alsaciens vers le Sud de la France et la Bretagne. Mais ces convois par voie aérienne ne permettent de transférer qu’un nombre limité de malades à chaque fois. Dix-huit patients ont ainsi déjà été transportés par avion militaire médicalisé ces derniers jours vers des hôpitaux de Marseille et Toulon, Bordeaux et la Bretagne. D’autres malades du Grand Est ont également été pris en charge par l’Allemagne et la  Suisse.

Le train est également un moyen de locomotion qui permet aux équipes soignantes de travailler dans de meilleures conditions parce qu'il bouge moins que l'hélicoptère.
 

Où seront pris en charge les malades ?

Les patients en provenance du Grand Est devraient être répartis entre différents établissements hospitaliers des Pays-de-la-Loire, l’une des régions métropolitaines "où l'incidence du Covid-19 est la plus faible" selon le directeur de son Agence régionale de santé. Ils devraient ainsi être répartis entre les hôpitaux de Nantes, Angers, Le Mans et de La Roche-sur-Yon « où il reste de la place » a précisé le ministre Olivier Véran.

Dix-huit patients ont déjà été transportés par avion militaire médicalisé ces derniers jours vers des hôpitaux de Marseille et Toulon, Bordeaux et la Bretagne. D’autres malades du Grand Est ont également été pris en charge par l’Allemagne et la  Suisse.

Cette opération inédite a pour but de désengorger les établissements hospitaliers du Grand Est déjà saturés, qui doivent de surcroît faire face à la propre contamination des soignants : selon le directeur général des hôpitaux universitaires des Strasbourg, 253 des 12.500 salariés des HUS auraient contracté le virus et ne pourraient plus venir travailler. 
 Très engagé dans la gestion de la crise, le président de la région Grand Est Jean Rottner - également médecin urgentiste - a dans un tweet remercié la SNCF et les cheminots pour cette opération de transfert de malades qui permettra d'éviter l'asphyxie des hôpitaux de Mulhouse, Colmar et Strasbourg.
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