De l'alsacien à Sciences Po : "on est contents de porter une nouvelle image"

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Point d'orgue du festival : un concert en alsacien, qui a fait un tabac.
Sujet Rund Um en alsacien sous-titré ©France Télévisions

Jetzt geht's Fescht los ! C'est le nom du tout premier festival de découverte de la culture alsacienne, qui s'est tenu à Strasbourg les 8 et 9 février 2024. Un événement organisé par des étudiants de Sciences Po pour leurs camarades et tous les intéressés. Avec un gros succès à la clé. Histoire, langue et musique de la région suscitent un intérêt inédit chez les jeunes.

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Ils ont entre 22 et 25 ans, sont Alsaciens de naissance ou d'adoption et partagent à regret un même constat : ils ne connaissent pas grand-chose de la culture de la région. Alors ces cinq étudiants en master politique et gestion de la culture de Sciences Po Strasbourg ont eu une idée, créer un festival pour la découvrir et la faire découvrir. Le "Jetzt geht's Fescht los" est né. 

"Je suis partie un an à l'étranger et je me suis rendu compte en me familiarisant avec les coutumes locales que je ne connaissais pas les coutumes alsaciennes, et ça m'a peinée. Quand je suis revenue, j'ai eu envie de découvrir l'Alsace en profondeur", confie Caroline Bernard, à l'origine du festival. Elle a entraîné dans son sillage des copains de promotion, deux autres Alsaciennes, une Québécoise et un Breton, tous persuadés que comprendre la culture d'une région est fondamental pour s'y intégrer et bien s'y sentir. 

Ils l'affirment, leurs camarades étudiants ont été très réceptifs. Tous les événements organisés dans le cadre du "Jetzt geht's Fescht los" ont d'ailleurs affiché complet. "Globalement, à Sciences Po, les gens aiment bien dire d'où ils viennent. Je n'ai pas le sentiment qu'il y a un rejet des cultures régionales, estime Charles Le Divenach, le Breton de la bande, qui se verrait bien travailler dans le domaine à l'avenir. On peut imaginer plein d'innovations, il y a un vrai défi. On le voit chez les partenaires qui nous ont entourés, comme la maison Geht's In. Elle revisite le costume alsacien de manière très moderne pour lui redonner une place dans le quotidien. C'est une démarche qui m'intéresse."

"Il y a 20 ans, on n'aurait jamais vu des étudiants se battre pour la culture alsacienne"

Au programme du festival : un défilé de mode alsacienne dans les murs de Sciences Po, donc, mais aussi une visite du Musée alsacien à la découverte de contes et légendes, une balade insolite dans le quartier de la Petite France, un atelier d'insultes et un concert. Une immersion dans ce qui fait l'Alsace, et dans la langue. 

"Pour nous, tout ça n'est pas démodé. On avait envie de démontrer que la nouvelle génération a laissé les a priori de côté, on est contents de porter une nouvelle image, de pouvoir échanger sur le sujet avec les gens de notre classe", assure Mathilde Notter, originaire de Mulhouse. 

Une bonne nouvelle pour Julien Riehl, chargé de développement et d’animation bilingue au sein de la Collectivité européenne d’Alsace. Il a coanimé la visite dans les rues de Strasbourg. "En tant qu’ancien étudiant de Sciences Po, je trouve l’initiative géniale. À mon époque, il y a 20 ans, on n'aurait jamais vu des étudiants se battre pour la culture alsacienne, se souvient-il. En cours d’histoire, on étudie l’histoire de la France. Entre 1870 et 1918, on parle de la France sans s’intéresser au cas de l’Alsace qui était alors allemande. Ce qui est dommage."

"Suivre des études internationales et s'intéresser aux cultures régionales ne sont pas antinomiques"

Ce changement d'attitude des étudiants face à la culture alsacienne donne des espoirs à Julien Riehl : "À Sciences Po, il y a des étudiants de partout en France et certains occuperont peut-être des postes à haute responsabilité plus tard. C’est important qu’ils gardent quelque chose de leurs années d’études à Strasbourg, qu’ils sachent comment fonctionne l’Alsace et que notre double culture, héritée à la fois de l’Allemagne et de la France, compte beaucoup."

Le festival découle d'un projet de fin d'études mené par les cinq étudiants organisateurs. Une première édition, qu'ils espèrent voire reconduite. Car elle a aussi permis des rencontres entre jeunes du monde entier et Alsaciens de tous les âges. De quoi renforcer leurs convictions : suivre des études internationales et s'intéresser aux cultures régionales ne sont pas antinomiques. 

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