La quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites se joue ce samedi 11 février dans les rues alsaciennes. Ceux qui n'ont pas pu manifester en semaine, notamment les salariés du privé, seront-ils au rendez-vous? Réponse dans les cortèges de Mulhouse et Strasbourg.
Soleil, ciel bleu et froid sec, les conditions climatiques semblent être du côté des organisateurs de cette quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
Les opposants alsaciens à la réforme ont déjà battu le pavé massivement. A Strasbourg et Mulhouse, ils étaient entre 18.000 et 32.500 le 19 janvier, 18.500 et 29.500 le 31 janvier. La journée du mardi 7 février a moins rassemblé : ils étaient entre 7 et 16.000 à Strasbourg et 3.500 et 8.000 à Mulhouse.
En organisant cette quatrième journée de rassemblements un samedi, les huit syndicats majoritaires espèrent que les personnes qui n'ont pas pu débrayer les trois fois précédentes se l'autoriseront cette fois-ci.
Une matinée à battre le pavé
A Mulhouse, les manifestants se sont donnés rendez-vous à 10h place de la Bourse. Selon les renseignements territoriaux, ils sont environ 4.300. Les syndicats, eux, recensent entre 5 et 6.000 personnes. Le cortège se déroule dans le calme, rythmé par les slogans. Aucun incident n'est à signaler selon les forces de l'ordre.
A Strasbourg, les manifestants se sont retrouvés à 11h place Kléber. La foule, compacte, donne le sourire à Sabine GIES, responsable de la CFDT Alsace. "C’est important d'être nombreux, comme toutes les journées de mobilisation. Le soutien est là. Il y a des gens qui étaient là mardi dernier, il y a en d’autres aujourd’hui. Les disponibilités des uns et des autres ne sont pas les mêmes".
Le retrait, elle y croit. Sinon, dit-elle, elle ne serait pas là : "On va continuer à mettre la pression encore un peu plus fort dans la bonne humeur et la détermination". Pour elle ce qui pourrait faire reculer le gouvernement, ce n’est pas le nombre mais le bon sens : "Quand 75% de la population est contre un projet, même si tout le monde n’est pas dans la rue, s’obstiner est un non-sens. Ce serait fracturer le pays à un moment où il n’en a pas besoin".
Défiler le samedi : un avantage ?
Isabelle Didierjean est géographe dans une entreprise de moins de 30 salariés : "Je viens pour la première fois. Je viens parce que je ne travaille pas aujourd'hui et c’est plus facile pour moi de sortir pour manifester. Je fais partie d’une petite entreprise et je n’ai pas de syndicat qui m’accompagne dans les démarches de grève".
Selon la jeune femme, les manifestations organisées le samedi sont plus adaptées pour celles et ceux qui travaillent dans le privé. Au delà de cela, elle dit être là "pour manifester son mécontentement pas tant sur un projet de réforme sans doute nécessaire que sur un dialogue qui n'existe plus avec le gouvernement".
Eric Jenffer, lui, travaille dans la banque. Il a fait les quatre manifestations : "Il y a des combats qui n'ont pas de prix. Le nerf de la guerre, c'est le côté financier. En défilant le samedi, l'idée est assez géniale. Cela permet aux gens qui ne peuvent pas assumer financièrement des jours de grève de venir défiler malgré tout". Il estime voir beaucoup plus de famille et d'enfants que d'habitude.
Le cortège s'étire sur presque un kilomètre de long. Dans les rangs se murmure le chiffre de 20.000 participants.