La secrétaire départementale (67) communiste, Hulliya Turan ainsi que la sénatrice des Côtes d'Armor, Christine Prunaud et Pascal Torre, chargé des relations internationales au PCF ont été relachés. Ils étaient retenus depuis ce matin à Agri dans l'est de la Turquie.
"Nous avons été arrêtés à 10H30 et retenus à la gendarmerie jusque 17H, à la fin des opérations de vote. On nous a dit qu'il n'y aurait pas de poursuites contre nous car notre présence n'était pas délictuelle", a expliqué Hulliya Turan, secrétaire départementale du Bas-Rhin. La délégation, composée également de Christine Prunaud, sénatrice des Côtes d'Armor, et Pascal Torre, membre du secteur des relations internationales au PCF, s'était rendue dans deux bureaux de vote pour observer le déroulement du scrutin turque. Les trois membres de la délégation revenaient en ville quand ils sont été interpellés.
"On nous a emmenés à la gendarmerie pour vérifier nos identités puis on nous a demandé ce qu'on faisait là, pour quelle organisation on travaillait", a raconté Mme Turan. "Ils avaient du mal à admettre qu'on était juste là pour observer les élections", a-t-elle ajouté.
La délégation, qui avait répondu à un appel du HDP, le principal parti pro-kurde, a été laissée libre de poursuivre son séjour en Turquie, a-t-elle précisé. Le Parti communiste a dénoncé plus tôt dans un communiqué une volonté du pouvoir turc "d'étouffer toutes les voix qui dénoncent les fraudes massives à l'oeuvre".
C'était "une mission d'observation de nature citoyenne comme cela se fait dans d'autres pays", pour s'assurer qu'aucune fraude n'était commise car "il y a eu des doutes lors des précédentes élections", et "on n'a pas du tout caché la raison pour laquelle ils se rendaient sur place", a déclaré à Franceinfo le numéro un du PCF et sénateur, Pierre Laurent. "Cette attitude des autorités turques montre leur grande fébrilité", selon lui.
Plus de 56 millions d'électeurs étaient appelés dimanche à voter pour leur présidentet leurs députés, dans un scrutin qui marquera le passage du système parlementaire en vigueur à un régime hyper-présidentiel, voulu par Recep Tayyip Erdogan, mais décrié par ses opposants. Le principal parti d'opposition turc a dénoncé des tentatives de fraude et énuméré plusieurs exemples de tentatives de bourrage d'urnes en faveur de l'alliance dominée par le parti au pouvoir AKP (islamo-conservateur).