La cinquième vague de l'épidémie est à peine terminée, le nombre de nouveaux cas augmente à nouveau depuis début mars, en flèche. Dans le Bas-Rhin, le taux d'incidence du covid 19 dépasse 1.000 pour 100.000 habitants.
La reprise épidémique est bien là, à en croire les données publiées en cette mi-mars 2022. Alors que la cinquième vague de covid-19 n'a pas encore fini de décroître, les taux d'incidence repartent déjà à la hausse en Alsace plus rapidement que la moyenne nationale.
Dimanche 13 mars 2022, le Bas-Rhin affiche un taux d'incidence de 1.017 nouveaux cas hebdomadaires pour 100.000 habitants, contre 670 le mardi 1er mars, soit une hausse de 51% en deux semaines. Le constat est similaire dans le Haut-Rhin : le taux d'incidence y est de 867 le 13 mars, contre 622 le 1er mars. La hausse y est moins rapide : +39%.
La moyenne s'établit à 686 en France. 300.000 tests quotidiens ont été réalisés dans la semaine du 7 au 13 mars. 108.832 cas ont été déclarés positifs pour la seule journée du mercredi 16 mars.
"Le virus circule sans entrave"
Jeudi 17 mars 2022, trois jours après la fin du port du masque en intérieur, certains professionnels de santé sont inquiets. Ce n'est pas le bon moment pour relâcher les gestes barrières. "La hausse du taux d'incidence correspond avec la diminution des mesures de protection [prises en février], affirme le chef du service des maladies infectieuses des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), le professeur Yves Hansmann. Il n'y a plus d'entrave à la circulation du virus."
Les allègements successifs des contraintes sont survenus quand les taux d'incidence étaient encore très élevés. Lorsque le gouvernement met fin au télétravail obligatoire et aux jauges dans les lieux recevant du public, le 2 février 2022, le taux d'incidence est de 3.231 dans le Haut-Rhin. Et quand le public a le droit d'enlever son masque dans les lieux soumis au pass vaccinal, le 28 février, le taux est de 675 dans le Bas-Rhin.
Ces chiffres sont largement supérieurs aux pics des précédentes vagues, notamment la troisième et la quatrième. L'époque où le seuil d'alerte était fixé à 50 de taux d'incidence est désormais bien loin. "Les mesures ont été levées trop tôt", assure Yves Hansmann, qui remet en cause la fin du port du masque. Le virologue conseille de continuer à le porter "lorsqu'on est plusieurs dans un espace confiné".
Partout, les indicateurs sont au rouge. "Tout va dans le même sens ; le nombre d'hospitalisations pour covid, qui diminuait depuis plusieurs semaines, augmente à nouveau, précise le professeur Yves Hansmann. Et on enregistre un retour des cas en médecine de ville."
Depuis le 14 mars, les Hôpitaux universitaires de Strasbourg reçoit de nouveaux patients avec des formes graves de coronavirus, "notamment des personnes fragiles", d'après Yves Hansmann.
Rôle positif de la vaccination
L'impact de la circulation du virus est pour l'instant plus faible à l'hôpital, par rapport aux précédentes vagues de covid. La vaccination limite le nombre de cas graves. "Avec des taux d'incidence comme aujourd'hui, l'hôpital devrait être submergé, ce qui n'est pas le cas. La vaccination est utile", plaide Yves Hansmann. A la mi-mars, un tiers des lits de réanimation du Grand Est sont occupés. Il n'y a pas de saturation des services.
En Alsace, la population est légèrement moins vaccinée (hors rappel) que la moyenne nationale (79,2%) :
- 78,9% dans le Bas-Rhin
- 72,9% dans le Haut-Rhin