L'examen des offres de reprise de Tati renvoyé au 19 juin 2017

Les trois offres de reprise de Tati et de trois autres enseignes d'Agora Distribution), avec en jeu plus de 1.700 emplois, devaient être examinées lundi par le tribunal de commerce de Bobigny, qui mettra sa décision en délibéré. L'Alsace compte deux magasins Tati, à Strasbourg et Kingersheim.

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La filiale du groupe Eram, le pôle Agora Distribution, qui regroupe les enseignes Tati, Fabio Lucci, Gigastore et Degrif'Mania (140 magasins au total), a été placée en redressement judiciaire le 4 mai, plongeant les employés dans l'inquiétude. Les repreneurs avaient jusqu'à mardi soir minuit pour déposer leur offre finale, qui a été améliorée, au tribunal de commerce de Bobigny.

Premier à avoir communiqué fin avril son offre, qui prévoit le maintien de l'enseigne emblématique au vichy rose, le groupe Philippe Ginestet (GPG), du fondateur des magasins de déco Gifi, propose de reprendre 1.300 emplois directs, soit 76% des effectifs. S'y ajouterait la reprise des 250 salariés des magasins franchisés et affiliés du groupe, dont 180 dans ceux des DOM-TOM, ainsi que des reclassements chez Gifi. Le projet prévoit la reprise de 120 magasins, dont 93 détenus en propre et 27 franchisés.

Autre offre, celles des enseignes à bas prix Foir'Fouille, Centrakor, Stokomani, Maxi Bazar et Dépôt Bingo, réunies dans un consortium. Ces dernières proposent la reprise de "95 magasins et 1.258 emplois, dont 69 salariés du siège", selon une source proche du dossier.  D'après la CGT, la proposition -marginale- de Dépôt Bingo "ne devrait pas être retenue" car déposée "hors délai".

Troisième et dernier prétendant, l'enseigne Babou espère, elle, mettre la main sur six magasins Tati en région parisienne.

Les sommes mises sur la table par les différents candidats seront également scrutées à la loupe : selon une autre source proche du dossier, les stocks de Tati "ont une valeur comptable de 100 millions d'euros" et "des fonds de commerce estimés par un expert à 30 millions d'euros".

GPG, "offre la plus rassurante" 


Le PDG de transition d'Agora Distribution, Michel Rességuier, a estimé mercredi que les deux principales offres, celles de GPG et du consortium, étaient "assez proches". "Il faut vérifier la cohérence de chacune (des offres, ndlr), que l'on évalue leur contenu, qu'on en apprécie le risque, la solidité, leur condition de mise en oeuvre", a-t-il dit.

Les comités d'entreprise de Lilnat, Vetura et Agora, les trois sociétés qui constituent le pôle Agora Distribution, ont été consultés vendredi pour avis (consultatif). Celui de Lilnat, qui rassemble les magasins Tati et 1.300 des 1.700 salariés du pôle, a refusé de se prononcer sur les offres, les jugeant trop "basses", selon la CGT. Ses représentants demanderont lundi au tribunal un délai.

En revanche, les CE de Vetura et Agora ont choisi GPG. "Pour nous, le meilleur projet" que ce soit "en termes d'emplois, de garanties et de continuité de l'entreprise" car il reprend "la globalité" de l'enseigne au vichy rose, explique Tahar Benslimani (CFDT). Maxi Bazar, l'une des cinq enseignes du consortium, propose de reprendre seulement "quelques magasins" sous enseigne Tati, ajoute-t-il, en estimant qu'elle n'a "pas la puissance de feu nécessaire pour faire repartir une marque".

Lundi dernier, plus d'une centaine de salariés de Tati et des autres enseignes d'Agora Distribution étaient venus à Paris demander au gouvernement de s'impliquer dans ce dossier. Selon eux, le ministère du Travail s'est engagé à leur apporter son aide. Pour continuer à "exiger le maintien de tous les emplois", les salariés sont appelés à se rassembler lundi devant le tribunal de commerce de Bobigny. Ils réclament aussi, si des licenciements sont inévitables, un plan social "à la hauteur de la capacité financière de l'actionnaire et pris en charge par le groupe Eram". Pour l'heure, "il n'y a rien dedans, Eram a mis zéro euro, c'est honteux", estime M. Benslimani.

Tous les syndicats dénoncent les conséquences de la loi Macron d'août 2015 qui a supprimé l'obligation pour les groupes de financer les PSE de leurs filiales en redressement judiciaire.
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