Samedi 30 octobre, le GIC (groupement d'intérêt cynégétique) de la vallée de Munster organise une battue inédite dans le secteur afin de "contrôler" la population de sangliers qui y prospèrent. 250 chasseurs seront présents. Il est fortement conseillé aux randonneurs d'éviter la zone en question.
C'est une opération inédite qui se déroulera dans la vallée de Munster le samedi 30 octobre. 250 chasseurs couvriront près de 13.000 hectares afin de traquer et de prélever une centaine de sangliers. Ces derniers y pullulent depuis de nombreuses années. Trop c'est trop.
Pétarade organisée
Difficile de dire combien ils sont. Ils sont bien trop nombreux. Les sangliers, élevés en plaine, dans les champs de maïs, envahissent désormais le massif vosgien et particulièrement la vallée de Munster. L'accès est direct. Tout comme Raymond Blaise, président du groupement d'intérêt cynégétique "Les racines du mal c'est le maïs. Dégâts sur la nappe phréatique, sur le bocage, et bien évidemment le maïs est propice à la surpopulation de sangliers. A la belle saison, ils vivent en liberté dans les champs, élevés au bon grain puis une fois le maïs coupé ben c'est simple ils remontent en montagne. Tout ça parce que la fédération des chasseurs du Haut-Rhin, en charge de la plaine, ne fait rien. Absolument rien. Son laxisme conduit à cette situation catastrophique. Alors, nous, chasseurs de montagne, on fait voilà. Pire, on nous demande de faire. En fin d'année, nous devrons avoir tiré 700 sangliers au lieu des 400 habituels. Afin de respecter les équilibres naturels. Demande expresse de la préfecture et compagnie." Chez les chasseurs, quand on se tire dans les pattes, ça peut faire mal.
Les racines du mal c'est le maïs
Chaque année, les sangliers font "pour 5 millions de dégâts dans les cultures, que nous chasseurs, devons payer. Nous sommes tenus pour responsables [Code de l'environnement]. Sans compter les accidents de la route qu'ils peuvent engendrer." De quoi motiver, oui, les chasseurs du GIC. De quoi mettre le paquet de cartouches. "Nous serons au moins 250 chasseurs, tous ceux du secteur 6 pour une zone de 13.000 hectares. C'est inédit dans la région."
Un grand rassemblement qui commencera dès 7h30, gilets fluo et carabines au taquet. "Notre objectif c'est une centaine de sangliers tirés." Autant dire que samedi prochain, ça va pétarader sec dans la vallée de Munster. "Oui il va y avoir du bruit d'autant qu'en montagne, pour tuer un sanglier, il faut compter allez quatre cartouches si on est très précis. C'est un animal très intelligent et robuste. Je vais vous raconter une anecdote : en Allemagne, y a quelques années, des tireurs d'élite, oui d'élite hein, ont dû tiré 141 cartouches pour tuer six sangliers." Faites-le compte pour 100. Et bouchez-vous les oreilles.
Avis aux randonneurs : faites plutôt un spa
Inutile de préciser que samedi prochain, il ne fera pas bon se promener dans la vallée de Munster le nez en l'air, insouciant. Les randonneurs, promeneurs, touristes sont fermement invités à rester chez eux. "Bon hein, en restant chez eux, ils participent un peu à la cause comme ça. C'est pas un grand grand effort qu'on leur demande. Et on veut surtout pas de promeneur en plein milieu de notre battue."
Organiser cette battue en pleine période de vacances scolaires peut sembler fou. "Pas du tout. On ne peut pas arranger tout le monde. C'est la meilleure période. Les feuilles tombent donc on a une meilleure visibilité et l'hiver ce n'est plus possible vues les conditions climatiques." Vous pourrez toujours, le lendemain, manger un bon civet dans une ferme auberge du coin." Le sanglier c'est la viande la plus saine qu'on puisse trouver." Un week-end au poil quoi.