Haut-Rhin : le centre pénitentiaire de Lutterbach accueille ses premiers détenus

Après trois ans de travaux, le nouveau centre pénitentiaire de Lutterbach est entré en service ce mercredi 10 novembre. L'établissement d'une capacité de 520 places se distingue par l'effort mis sur la réinsertion des prisonniers.

Le centre pénitentiaire de Lutterbach est enfin en service. Construit pour remplacer les maisons d'arrêt de Mulhouse et de Colmar, devenues vétustes, l'établissement a accueilli ses 350 premiers détenus lors d'un transfèrement dans la nuit du 9 au 10 novembre. Ils provenaient de la maison d'arrêt de Mulhouse, celle de Colmar ayant fermé au mois de juin. 

Le centre comprend deux maisons d'arrêt, pour les personnes en détention provisoire ou condamnées à des peines inférieures à deux ans, et un centre de détention. Ce dernier accueillera des détenus condamnés à des peines supérieures à deux ans, et pour lesquels les chances de réinsertion sont les meilleures.

Les 520 places du lieu doivent permettre de résoudre la question de la surpopulation carcérale à laquelle les maisons d'arrêt de Colmar et de Mulhouse étaient confrontées. Le nouvel établissement crée ainsi 123 places nettes.

Au mois d'avril, le Premier ministre Jean Castex s'était rendu dans la future prison pour y annoncer la seconde phase du "Plan 15 000", qui vise à augmenter le nombre de places en prison partout en France d'ici 2027.

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, était également présent lors de l'annonce du Premier ministre. Le garde des Sceaux a réagi ce 10 novembre à la mise en service de la nouvelle prison : "Concernant les places de prisons, il y a ceux qui en parlent et ceux qui en font."

Composée de vingt-deux bâtiments répartis en huit secteurs d'hébergement, la prison fait figure de modèle en termes de prévention de la récidive. En effet, l'enceinte, située à l'ouest de Lutterbach en direction de Reiningue, a été pensée pour favoriser la réinsertion des prisonniers.

Penser à l'après

Un "quartier de confiance", dans lequel les prisonniers bénéficient d'une certaine autonomie, a été créé. Pendant une grande partie de la journée, ils pourront déjeuner ensemble, jouer aux cartes ou encore cultiver un potager.

Pour Fabrice Dels, chef d'établissement du centre pénitentiaire, l'idée est de créer un contrat entre le détenu et l'établissement : "Sur ce dispositif, on contractualise avec l'intéressé […] qui devient responsable vis-à-vis de sa projection de sortie et donc quelque part de la prévention d'éventuelle récidive." Un agent de l'administration pénitentiaire veillera quotidiennement au respect du contrat.

L'objectif est ainsi de préparer "l'après-prison" et d'éviter que les détenus ne commettent d'autres délits : "Pour que cela fonctionne, il faut que la personne détenue se sente bien. Mais il faut aussi qu'elle ait confiance dans le dispositif qu'on va lui proposer", complète Fabrice Dels. 

Pour ce faire, un accompagnement précis est prévu : "L'idée, c'est de fixer avec l'intéressé, et de manière très individualisée, un projet solide, fiabilisé, et qui nous permette de nous assurer que cette mission régalienne de réinsertion soit tenue, et qu'elle ne soit pas une simple idée", détaille le chef d'établissement.

L'accès à la prison sera facilité aux personnes souhaitant rendre visite aux détenus. Une ligne de bus, la numéro 17, circulera tous les jours de la semaine entre la gare de Lutterbach et le centre pénitentiaire.