Ernest Olivié a 25 ans quand la grande guerre est déclarée et s’engage volontairement. Originaire d’Aveyron, il est prêtre brancardier et laissera à ses descendants des dizaines de lettres et 12 carnets de bord .
Grace à ses écrits, on sait qu’il fait le tour de France et arrive avec le 96e régiment d’infanterie en Alsace en octobre 1917. Première étape ici à Ramersmatt.
Ernest Olivié fait preuve d’une grande curiosité pour les paysages et les hommes qu’il rencontre… De Ramersmatt, il raconte : « un bon vieux curé d’aspect très aimable est à la tête de la paroisse. Les gens ne sont d’ailleurs pas déplaisants, quoiqu’ils ne parlent pas notre langue. Leur patois alsacien est inintelligible. »
Ou encore sur la cuisine régionale : « la cuisine alsacienne est bien différente de la nôtre mais délicieuse ». Et dans une carte postale envoyée à sa famille, le prêtre brancardier décrit l’attachement des français à l’Alsace, allemande depuis ½ siècle. Il dit : « vive l’Alsace malgré tout et puissions nous la garder pour toujours ».
Si le quotidien d’Ernest Olivié est celui d’un homme d’église, dire les messes et les sermons, il est aussi brancardier et à ce titre envoyé sur les lignes de front, du côté de Michelbach et Guewenheim où dit-il "les boches" continuent à envoyer leurs marmites.
En janvier 1918, le 96e régiment se déplace à Roderen. Il neige abondement ce qui n'empêche pas le prêtre d’écrire : décidément cette Alsace est un joyau de l’église catholique. Et de saluer l’accueil paternel des bons curés alsaciens.
Début janvier, retour du coté des lignes de front à aspach le haut pour notre pretre brancardier. Le dégel a eu lieu et les tranchées sont remplies d’eau et de boue. Il dit : « Par endroits, je suis bien obligé de passer à découvert à cause de l'eau : camarade Fritz ne fait pas le méchant ! »
Le 96e régiment quitte l’Alsace fin mars pour rejoindre l’enfer des fronts à la frontière belge.
Ernest Olivié est tué le 1er mai dans le secteur de Locre au Montrouge en allant se porter au secours d’un officier blessé. Ses derniers mots : "mon dieu je vous aime, ayez pitié de moi puisque je meurs pour vous."
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