Le 5 avril 1917, les Etats-Unis entrent en guerre. Enfin. De l’attente suscitée par ces renforts indispensables à une victoire contre l’Allemagne va naître une image d’Epinal véhiculée depuis un siècle : le bon Sammy, surnom du soldat américain, décontracté et riche venu délivrer l’Europe, la France et l’Alsace.
Les américains débarquent à bordeaux puis se répartissent dans différents camps d’entraînement un peu partout en France et notamment ici du côté de la tête des faux.
Parce que ce que l’on sait moins, c’est que les soldats américains sont peu aguerris aux guerres de tranchées : ils doivent tout apprendre : combattre dans la boue des tranchées, dans les montagnes, faire face au gaz. C’est ce qu’ils feront ici… et dans les photos de leur présence Alsace, on note déjà leur décontraction, jouant au base-ball, dansant dans les rues.
La propagande ne fera qu’ajouter au mythe. Propagande qui commence avec la publication des 14 points de wilson en janvier 1918. Le 8e est consacré au retour de l’Alsace-Moselle à la France et en illustration le tableau de Jean-Jacques Henner représentant une alsacienne qui attend.
On appellera ce recours à la propagande, la guerre des crayons… Côté américain, on publie à foison : images, affiches, dessins représentant le bon soldat américain libérateur. L’Alsace n’y échappera pas, souvent symbolisée par une alsacienne donnant la main à un Sammy.
Côté allemand aussi on inonde la région de propagande visant à discréditer le soldat américain. Le Vogesenwacht, le front des vosges, lithographié à Colmar dénonce l’argent des Etats-Unis. Le Drahtverhau, le barbelé, met en avant l’arrestation des premiers américains.
De cette guerre des crayons, une image reste tenace, celle du soldat américain libérateur distribuant chocolat et friandises à une population exsangue. Ce qui est vrai en partie. La présence des sammies en France n’a pas toujours été vécue de manière aussi idyllique.
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