L'Institut de cancérologie de Strasbourg menacé de dissolution mais pas d'impact sur le suivi des patients

Ce mardi 4 juin, le nouveau directeur général des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Samir Henni, a demandé officiellement la dissolution du groupement de coopérative sanitaire qui fonde l'ICANS, l'Institut de cancérologie de Strasbourg. Une assemblée générale doit se tenir dans les soixante jours. Ces remous juridiques ne devraient pas avoir de conséquences sur les patients.

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Le nouveau directeur général des Hôpitaux universitaires de Strasbourg a mis un sérieux coup de pression sur l'Institut de cancérologie de Strasbourg. C'est une information de Rue89 Strasbourg: ce mardi 4 juin, lors d'un comité social et économique extraordinaire, il a officiellement demandé la dissolution du groupement de coopération sanitaire qui fonde l'ICANS. L'institut est le fruit du regroupement du centre Paul Strauss et des services de cancérologie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS). Né en 2019, il accueille 900 professionnels de santé et 30 000 patients par an. 

Est-ce la chronique d'un divorce annoncé? Pas sûr. Mais indiscutablement le signe de tensions évidentes. Cependant, rien ne pourra se faire dans la précipitation. Cette demande de dissolution implique la tenue d'une assemblée générale du conseil d'administration du groupement de coopération sanitaire dans les soixante jours. Et ensuite, si la dissolution est votée, et seulement dans ce cas-là, les parties auront 18 mois pour l'organiser. Chacune d'entre elles pourrait alors récupérer ses activités. 

Au niveau des personnels, il n'y a en tous les cas aucune volonté de divorce

Philippe Sebastian, délégué syndical Force Ouvrière

Né en 2019, l'ICANS accueille 900 professionnels de santé et 30 000 patients par an. "Une chose est sûre, explique Philippe Sebestian, délégué FO Icans-Centre Paul Strauss. Les soins se poursuivront. Il n'y aura aucun impact sur les patients. Au niveau des personnels, il n'y a en tous les cas aucune volonté de divorce. Ils veulent poursuivre comme ça, avec ce modèle. C'est à mon avis un problème de gouvernance. La partie cancérologie est partie à l'ICANS, ce qui représente une grosse perte financière pour les Hôpitaux universitaires de Strasbourg. "

Si l'ICANS est excédentaire depuis 2021, on estime que ce montage financier génère aussi plusieurs millions de pertes par an pour les HUS. Selon l'Agence régionale de santé, le déficit structurel lié à l'Institut de cancérologie s'établissait à 8 millions d'euros pour l'hôpital public de Strasbourg en 2022. Il devrait atteindre 9 millions l'année prochaine. Une manne financière - la cancérologie - a quitté les HUS.

Un mode de gouvernance discuté

Ajouté à cela que le mode de gouvernance au sein de la structure qui a donné naissance à l'ICANS favorise le centre Paul Strauss: ce dernier dispose de la majorité des voix (51%) à l'assemblée générale de l'Insitut de cancérologie. Le directeur des HUS, Samir Henni, demande donc une remise à plat des conditions de ce partenariat. 

L'année dernière, l'ICANS a reçu le prix d'excellence de la Haute Autorité de Santé. Une récompense qui a pu (aussi) faire grincer des dents alors que les HUS sont déficitaires. Ni la direction de l'ICANS, ni celle des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, ni l'Agence régionale de Santé n'ont pas souhaité répondre à nos questions. 

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