La sève de bouleau, l'alliée détox issue des forêts d'Alsace

Pour se faire du bien après les longs mois d'hiver, beaucoup misent sur la sève de bouleau fraiche. Mais attention, ce précieux liquide ne se récolte que de mars à mai. Il ne faut donc pas rater la fenêtre de tir. D'autant que la demande est de plus en plus forte pour ce produit auquel on attribue de nombreux bienfaits.

Dans ce magasin bio du quartier de la Robertsau à Strasbourg, la sève de bouleau revient sur les étals chaque année, à la fin Février. De la sève extra-fraiche, récoltée dans les forêts d'Alsace. Alors, pour être surs d'en avoir, les clients passent commande. Et cette année, ils ont été trois fois plus nombreux que d'habitude "Une trentaine de commandes, on n'a jamais vu ça. D'habitude, on en compte autour de dix. Mais il y a un vrai intérêt, et plus encore depuis la crise du Covid" explique la directrice du magasin, Claire Meckert.

Un besoin de purifier l'organisme, le débarrasser de toutes les toxines accumulées par la consommation de médicaments, sans compter les polluants présents dans l'alimentation, l'air, l'eau. Bref. Pour tous les adeptes de la sève de bouleau, une cure s'impose chaque année au printemps, et les consignes sont très précises " 15 cl à jeun, chaque jour et pendant 3 semaines" explique Claire Meckert qui se fournit chaque année auprès d'un récoltant bas-rhinois. 

La sève, à ne pas confondre avec le jus de bouleau

Myriam Raoux est intarissable sur l'activité de Sève Up. 4 hectares de parcelles au cœur de la forêt alsacienne. Et des arbres, des bouleaux, dont certains qu'elle a planté elle-même. Mais pour pouvoir en récolter la sève, il faut attendre que le tronc ait au moins 30 cm de diamètre, donc une quarantaine d'années.

C'est du goutte à goutte. L'entaille dans l'écorce de l'arbre fait au plus 5 mm, l'équivalent d'une pointe de stylo à bille. "Nous nous interdisons de percer plus, explique-t-elle, pour ne pas faire de dégât. C'est du goutte à goutte. Nous récoltons en moyenne 2l par 24h. L'arbre ne nous donne que la sève en surplus, le supplément dont il n'a pas besoin, et nous ne forçons pas le débit". La récolte se fait donc avec mille précautions.

De la sève pure, à ne pas confondre avec le jus de boulot qui est un macérât de feuilles, d'écorces et de sève, obtenu selon un procédé industriel, mais dont les qualités sont bien évidemment moindres. La sève de bouleau était déjà utilisée à titre individuel il y a bien longtemps en Alsace. En boisson, ou dans l'eau de rinçage des cheveux pour les fortifier

Pour un grand ménage de printemps

Cet élixir aurait de multiples qualités, et en particulier, dépuratives. Un breuvage pour évacuer les déchets de l'organisme. Reins, poumons, foie, intestin et peau. C'est la grande détox. Et comme cette sève est par ailleurs très riche en minéraux et oligo-éléments disent les nutritionnistes, elle procure de l'énergie et stimule les défenses immunitaires expliquent les naturopathe.

Un cadeau de la nature, donc. Mais peut-être plus pour longtemps. Sur ces parcelles, Myriam Raoux remarque que la récolte sera moindre cette année. Presque 50% de moins. "Il n'y a pas assez d'eau, et les arbres produisent moins de sève dit-elle. Si cela continue comme ça dans les années à venir, la récolte de sève de bouleau est quelque chose qui sera amené à disparaitre."

Le bouleau blanc, arbre sacré pour les Celtes, est pourtant connu pour ces vertus revitalisantes depuis le 12eme siècle.