La décision était attendue : le tribunal de Toulouse a condamné le laboratoire Merck à délivrer l'ancienne formule du Levothyrox aux patients en Haute-Garonne. Pendant ce temps, des malades de la thyroïde en Alsace se rassemble pour déposer plainte à leur tour.
La nouvelle est tombée ce mardi 14 novembre : le tribunal de Toulouse condamne le laboratoire Merck a fournir les pharmacies de Haute-Garonne en Levothyrox ancienne formule. Et ce, sans délai, sinon l'industriel allemand devra s'acquitter d'une amende de 10.000 euros par jour de retard. Vingt-cinq plaignants sur les 90 ont donc été entendus, le tribunal se déclarant incompétent pour les 65 n'habitant pas le département.
Troubles du sommeil, digestifs, de l'humeur, migraines, autant de symptômes dont souffrent certains patients depuis qu'ils prennent le Levothyrox nouvelle formule. Ce médicament est prescrit aux trois millions de personnes qui sont sujettes à des problèmes de thyroïdes. Il existe depuis longtemps, fonctionne bien et est incontournable. Le Levothyrox est un médicament sous forme de comprimé destiné à corriger l’hypothyroïdie, liée à l’insuffisance de production d’hormones par la glande thyroïde ou à son absence. Il permet aussi de freiner la sécrétion de TSH, une hormone qui stimule la thyroïde.
"Une super bonne nouvelle"
En mars 2017, le laboratoire Merck met sur le marché une nouvelle formule du médicament suite à une injonction de l'agence nationale de sécurité du médicament qui veut garantir une stabilité plus importance de la molécule active. Du coup, le lactose - à l’origine de manifestations allergiques ou d’intolérance - a été remplacé par du mannitol (E421) et de l’acide citrique. Depuis la mise sur le marché de cette nouvelle formule, des centaines de patients se plaignent de multiples effets secondaires parfois graves.Un peu partout en France, ces patients se mobilisent pour obtenir la réintroduction dans les pharmacies de l'ancienne formule, contraints pour l'instant d'aller la chercher en Allemagne ou en Espagne où elle est disponible. Des plaintes sont déposées. En Alsace et notamment dans le Haut-Rhin, certains malades se sont regroupés, ont contacté des avocats et l'association parisienne des malades de la thyroïde. Sylvie Burger en fait partie. Pour elle, la condamnation du laboratoire à Toulouse "est une super bonne nouvelle, c'est même étonnant, c'est quand même une grosse boîte. Mais du coup, ça nous encourage dans nos démarches". La jeune femme compte elle aussi déposer plainte et espère que le cas de Toulouse fera jurisprudence.