Une polémique s'est développée autour des noms inscrits sur le futur monument. Sur le site de l'OVIPAL, le sociologue Philippe Breton dénonçe la coexistence de noms "des Waffen SS alsaciens, volontaires ou enrôlés de force, des victimes juives déportées et même d'Alsaciens massacrés par les SS".
Le communiqué de Philippe Richert, président (LR) de la Région Grand Est :"La Région a décidé d'édifier un Mur des noms au Mémorial d'Alsace-Moselle de Schirmeck. Il s'agit de graver dans la pierre le nom des Alsaciens et Mosellans victimes de la Seconde Guerre mondiale : ceux qui ont été déportés et assassinés parce qu'ils étaient juifs, victimes d'un crime imprescriptible contre l'humanité ; ceux qui sont morts en déportation parce qu'ils étaient résistants ; ceux qui sont tombés, les armes à la main, pour la libération de l'Alsace ; les civils morts pendant les affrontements et les bombardements ; ceux qui ont été incorporés de force dans une Armée qui n'était pas la leur et que les conventions internationales consacrent comme les victimes d'un crime de guerre…
Il s'agit de redonner un nom à ceux qui, bien souvent, ont été privés de sépulture. Il s'agit également, plus de soixante-dix ans après le conflit, d'oeuvrer à la réconciliation des mémoires. C'est ce double but qu'entend poursuivre le Mur des noms, dont nul ne remet en cause ni la légitimé ni le bienfondé.
Or, une polémique est apparue il y a quelques semaines, polémique qui n’est pas de notre fait puisque nous avions pris l’attache d’un comité scientifique et d’éthique et associé toutes les parties prenantes. Ce comité a associé les associations d'anciens combattants et de victimes de guerre, les représentants de la communauté juive, les historiens et l'ensemble des institutions oeuvrant dans le domaine mémoriel. Cette polémique porte sur les modalités d'inscription des noms sur le futur monument. Elle a suscité dans l'esprit de beaucoup des doutes et des questions du fait de la façon dont elle a été suscitée.
Ces questions méritent d'être posées et débattues avec la plus grande sérénité. L'histoire d'Alsace – et tout particulièrement celle de la Seconde Guerre mondiale – est si complexe qu'elle a souvent été un facteur de division et d'incompréhension : division à l'intérieur de la région, incompréhension par rapport au reste du pays. L'édification du Mur des noms doit être un moment de rassemblement et de partage des mémoires.
Après en avoir longuement parlé avec René Gutman, grand rabbin du Bas-Rhin, dont chacun reconnaît l'autorité morale et la grande connaissance des questions mémorielles, j'ai pris la décision d'ouvrir une nouvelle phase de concertation. Ce mur des noms doit être celui du souvenir, de la mémoire. De l’espoir et de la paix après avoir symbolisé les crimes les plus abjects.
Je suis certain, pour ma part, que ce nouveau moment de débat et d'échange sera profitable à tous et qu'il nous permettra de porter collectivement un projet fédérateur.
La mémoire de la Seconde Guerre mondiale a souvent déchiré l'Alsace. Elle peut aujourd'hui l'aider à s'unir."