Non au cyber-harcèlement: les écoles s'organisent

La lutte contre le harcèlement de jeunes filles sur les réseaux sociaux a commencé. Les jeunes victimes ne sont plus seules. Un réseau d'aide se met en place autour d'elles pour poursuivre et sanctionner les harceleurs. Mais aussi pour faire de la prévention. Indispensable.

Elles avaient diffusé des photos intimes, sensées disparaître au bout de quelques secondes sur le réseau social éphémère "snapchat". Mais une simple copie d'écran ou un partage rapide par une personne mal intentionnée a transformé cette photo -à durée de vie théoriquement éphémère- en lourd fardeau, peut-être pour longtemps. Plusieurs jeunes adolescentes en ont fait les frais récemment à Strasbourg et à Mulhouse. Pour l'heure une dizaine de familles a porté plainte: 4 plaintes dans le Bas-Rhin et 7, en une semaine, dans le Haut-Rhin.

"Il ne faut pas se leurrer, explique la référente académique pour le harcèlement en milieu scolaire, Lucie Pitiot, ce n'est que la partie émergée de l'Iceberg."  


Oser en parler

Quand on est victime de cyber-harcèlement à l'école, il faut oser en parler aux personnes capables d'intervenir efficacement et en toute légalité: aux parents, aux profs, aux surveillants qui sauront mettre en route la lutte contre ce harcèlement.  Il existe aussi un ligne d'écoute: Net Ecoute au 0800 200 000, est une ligne gratuite, anonyme, confidentielle. Net Ecoute est la ligne téléphonique contre le cyber-harcèlement et les problématiques des enfants et des ados avec Internet.
"Nous engageons ces jeunes filles et leurs familles à se rapprocher de leurs collèges et lycées, de façon à ce qu'on puisse les aider à se reconstruire. Nous avons les moyens de les aider dans leurs démarches auprès de la police et en transmettant les informations dont nous disposons directement au parquet"


La lutte contre le harcèlement de jeunes filles sur les réseaux sociaux a donc commencé. Les jeunes victimes, qu'elles soient elles-mêmes à l'origine de photos dénudées diffusées ou piégées par d'autres, ne sont plus seules. Un réseau d'aide se met en place pour poursuivre et sanctionner les harceleurs. Collèges, lycées, ministère de l'éducation, police, justice travaillent ensemble.



  • Mise en place de sentinelles (dans les collèges) et d'ambassadeurs (dans les lycées). Il s'agit d'élèves qui deviennent des "observateurs". Ils signalent les situations qu'ils estiment empreintes de risques ou de danger. Ils en réfèrent aux adultes de l'établissement en charge de la lutte contre le cyber-harcèlement. 
  • La prévention. Indispensable. Le harcèlement à l'école n'est pas nouveau, il existe même depuis que l'école existe. Mais il change de forme, avec l'entrée dans les établissements des réseaux sociaux. Devant l'épidémie, la viralité du phénomène, certains établissements limite l'usage du téléphone, d'autres favorisent plus l'éducation aux nouveaux médias.
  • Certaines écoles testent le permis à points du portable. Douze points au départ, que l'élève perd au fur et à mesure, s'il utilise son portable abusivement, selon un règlement interne à l'établissement. S'il va jusqu'à perdre ses douze points, son téléphone n'entre plus à l'école pendant 15 jours par exemple. 
  • Le CLEMI, le centre pour l'éducation aux médias et à l'information sensibilise les élèves sur les manipulations liées à l'image, les théorie du complt, leur explique la nécessité de vérifier les sources etc. 


Pourquoi cet attrait des plus jeunes pour les réseaux dits "éphémères"?

Les réseaux sociaux pionniers comme Facebook, sont considérés par les jeunes et les enfants comme des "antiquités", bref ce sont les réseaux de leurs parents. Ils ont découvert et plébiscitent les réseaux éphémères ou instantanés, comme WhatsApp (17 milliards de messages échangés par jour, selon un sondage américain réalisé sur 5000 élèves, ou SnapChat (100 millions de messages et 50 millions de photos échangés par jour). Pourquoi préfèrent-ils ces réseaux éphémères? Pour eux c'est un peu une façon d'échapper au contrôle parental. Une sensation de liberté: on poste la photo et hop, ni vu ni connu, au bout de quelques secondes, elle disparaît! Et c'est là que le bât de l'âne blesse. Car des petits malins malfaisants ont déjà intercepté la photo compromettante. Et rediffusé. Avec nom et adresse et autre moult détails blessants, choquants, perturbants, nocifs...la liste est longue. Le contrôle par les parents est nécessaire. Par le dialogue bien sûr, mais en cas d'urgence, les téléphones peuvent être bloqués si nécessaires. D'autres réseaux pointent déjà le bout de leur nez, comme Sarahah, une application qui permet d'envoyer des commentaires anonymes, prétendument pour permettre à vos collègues ou amis de s'améliorer. Bref, terrain de critiques et insultes anonymes en vue. Quelqu'un doute-t-il de ce que ce type d'application peut engendrer comme dérives? 

Conseil aux utilisateurs des réseaux sociaux: agir en conscience

Les réseaux qui nous relient entre nous, formidable. Mais nul n'est obligé d'y perdre son honneur, voire sa vie, au minimum son temps. Un cliché diffusé sur un réseau quel qu'il soit, doit être considéré comme perdu, il passe en mode "hors contrôle". Les promesses de rattrapage de messages et de destruction définitive de photos sont tout autant à prendre avec recul. Plus on parlera des dérives, comme ces atteintes graves à la vie privée, par détournement de photos volées, plus les jeunes comprendront l'enjeu et les risques qu'ils encourent avec certains moyens de communication, qui vont à la vitesse de l'éclair et peuvent laisser des traces pendant longtemps. Ephémère? vous avez dit éphémère?


Dans plusieurs établissements scolaires, des élèves travaillent sur la thématique du harcèlement. Un exemple de vidéo réaliséé par un groupe de jeunes filles de l’internat de la Cité Scolaire de Barr. 

Je suis... tu hais from Répliques on Vimeo.










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