Le saviez-vous ? L'Etat est propriétaire de 22 châteaux forts en Alsace sur les 62 classés monuments historiques que compte la région. Il est garant, à ce titre, de leur conservation et de leur sécurisation. Une vaste étude sur leur état, une sorte de bilan sanitaire castral si vous voulez, est en cours. Minutieux et inédit.
Le patrimoine alsacien est particulièrement riche en châteaux forts médiévaux, ça ce n'est guère une nouveauté. Au Moyen Age, on en estime le nombre à 500 entre les limites du Palatinat et les frontières du Sundgau.
Aujourd'hui, parmi les plus importants, 62 sont protégés au titre des monuments historiques, et fait plus surprenant, 22 appartiennent à l’État, tels le Bernstein à Dambach-la-Ville, le Grand-Geroldseck à Haegen, le Bilstein à Riquewihr ou le Wasigenstein à Niedersteinbach.
Une mission de veille et de restauration
Malgré leur haut intérêt patrimonial, ces châteaux ne relèvent pas du ministère de la Culture mais du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Ils se situent en effet au cœur de forêts domaniales gérées par l’Office national des forêts (ONF).
Ce travail passe par une vaste campagne de relevés architecturaux et topographiques sur le terrain, accompagnée par une couverture photographique extensive grâce à l'utilisation de drones munis de capteurs.
"On peut ainsi faire la modélisation 3D en un quart d'heure. C'est rapide et simple. Ces données viendront compléter celles dont nous disposons déjà tout en effaçant de l'image toute végétation ce qui nous permettra de nous concentrer sur la pierre et uniquement la pierre" explique Cécile Richard de la direction des territoires (DDT) du Bas-Rhin .
La documentation ainsi rassemblée constituera un état des lieux sans précédent pour le patrimoine castral alsacien. Sur cette base, l’architecte établira ensuite une cartographie des désordres et des risques, pour proposer une programmation des travaux de restauration et de sécurisation, hiérarchisée en fonction des urgences.
Alexandre Cojannot, conservateur régional des Monuments Historiques adjoint conclue : "Les travaux qui sont envisagés sont avant-tout des travaux de sécurisation pour le public et pour la ruine pour qu'elle soit cristallisée, stabilisée et qu'on puisse la transmettre dans de bonnes conditions aux générations futures." Pas question donc de dénaturer le site.