Polémique : rassemblement des chasseurs devant la préfecture du Haut-Rhin pour s'opposer à la prolongation de la chasse

Un arrêté vient d'être pris par la préfecture du Haut-Rhin, demandant aux chasseurs de poursuivre la chasse aux daims et aux cerfs jusqu'au 28 février. La Fédération des chasseurs du département s'y oppose fermement. Vendredi 12 février, ils manifesteront devant la préfecture de Colmar.

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Ce vendredi 12 février, à 10h, les chasseurs manifesteront devant la préfecture du Haut-Rhin, à Colmar, pour s'opposer à un arrêté qui suscite la controverse. Le préfet Louis Laugier leur demande de poursuivre la chasse aux cerfs et aux daims jusqu'au 28 février, au-delà de la période habituelle de fermeture qui démarre le 1er février.

Une décision immédiatement critiquée par la Fédération des chasseurs du Haut-Rhin, qui décrit dans un communiqué son "opposition formelle à cet arrêté ressenti comme une véritable déclaration de guerre aux chasseurs". Elle invite les chasseurs à "ne pas participer aux actions de destruction des cerfs et daims ordonnées par le préfet aux lieutenants de louveterie, selon les modalités permettant un véritable abattage de masse." Face à ces réactions, la préfecture a argumenté sa décision. Elle estime que les quotas ne sont pas respectés, avec '"au 22 janvier seuls 69 % de cerfs et 80,5 % de daims sur le minimum départemental fixé [qui] ont été prélevés dans le Haut-Rhin". 

Prélever, oui, massacrer, non !

Gilles Kaszuk, président de la fédération des chasseurs du Haut-Rhin

Des chiffres que les chasseurs contestent. Selon eux, la préfecture ne prend pas en compte les derniers constats de tir, reçus jusqu'au début du mois de février. "On est à 96% pour les daims et 82% au niveau des cerfs par rapport aux objectifs des schémas". Gilles Kaszuk, président de la fédération des chasseurs haut-rhinois, se montre formel : "Je m'oppose à l'arrêté car la fermeture légale est fixée au 1er février. On n'a pas à poursuivre la chasse sous prétexte de quotas, c'est illégal. Prélever, oui, massacrer, non !". 

En plus des quotas, la préfecture avance l'argument environnemental et estime que "la prolifération de ces animaux est devenue nuisible pour l’équilibre écologique forestier car les cervidés broutent les jeunes pousses des arbres empêchant la régénération des forêts. La régulation de ces populations animales est donc une nécessité pour l’équilibre de nos forêts et des récoltes agricoles." Des constatations partagées par l'ONF, qui explique que sur 100.000 hectares de forêt publique, "les deux tiers souffrent du déséquilibre lié à un trop grand effectif d'animaux".

Les chasseurs soutenus par les associations de protection de l'environnement

Des daims qui consomment les jeunes pousses, des cerfs qui se nourrissent d'écorce... et une forêt qui ne parvient pas à se régénérer. "Une forêt, pour qu'elle soit résiliente, a besoin de semis. Or dans certains endroits, cela fait 30 ans qu'il n'y en a plus", explique Pascal Méric, directeur de l'agence haut-rhinoise de l'ONF. Une situation qu'il estime urgente. "Il faut retrouver l'équilibre, nos forêts ont besoin de semis. Autrement, on ne pourra pas donner une forêt digne de ce nom aux prochaines générations"

Les associations de protection de l'environnement se sont emparées du sujet et soutiennent... les chasseurs. "Si la chasse est respectueuse des animaux, ce n'est pas un problème. Il faut laisser les chasseurs réguler", exprime Hubert Ott, président de Rouffach Incitation Nature. "Nous considérons que l'intérêt général n'est pas d'abattre en masse des cerfs et des daims parce que les forêts vont mal", conclut-il. 

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