En Alsace, ça se dit comme ça ! Un ouvrage dans lequel vous trouverez des expressions et des mots courants utilisés dans le français parlé en Alsace. Car oui, le français de notre région recèle de bizarreries très savoureuses que nous explique Pascale Erhart, auteure du livre.
"Ferme la fenêtre, ça tire !", "attendre sur quelqu'un", "elle a anniversaire", des expressions françaises que les Français des autres régions ne comprendront pas. Logique, ce sont des traductions fidèles des expressions dialectales : es ziejt (ça tire), ùff ebber wàrte (attendre sur quelqu'un, Sie hàt Gebùrtsda (elle a anniversaire). Une particularité parmi tant d'autres à laquelle Pascale Erhart, linguiste, s'intéresse avec délectation. Elle vient d'en écrire un livre.
"Dans ce livre, il est question, entre autres, d'expressions que vous n'entendez que chez nous. Les gens veulent parler français, mais pensent en alsacien et utilisent donc les mêmes expressions dans les deux langues. Si vous ne comprenez pas l'alsacien, vous n'y comprenez rien. Ce n'est pas faux, c'est juste incompréhensible" explique l'auteure qui revient sur de nombreuses particularités dans notre façon de parler. Exemple avec les consonnes p, t, k et b,d, g qui ne se différencient pas en alsacien. Ainsi la "courgette" devient régulièrement la "gourchette" dans la bouche des locuteurs de la région. "Comme le disait Germain Muller : nous n'avons pas d'accent, nous avons une intonation !"
La langue française emprunte beaucoup de vocabulaire à la langue alsacienne. Dàmpfnüdle, Baeckeoffe sont des mots que même les francophones, prononcent (parfois mal) en alsacien. Des plats qui ont une signification culturelle. Et c'est devant un copieux Bibeleskaas (fromage blanc alsacien servi assaisonné d'ail, d'oignon et de ciboulette), que Pascale Erhart raconte : "le Bibeleskaas est un mot très utilisé, mais les gens ne savent que très rarement d'où vient le nom. Quand on le traduit, cela signifie : fromage de poulette. Il doit son nom au fait qu'il entrait jadis dans l'alimentation des jeunes volailles."
Par pitié, arrêtez de dire [fla-meun-kuch]
Si vous voulez énerver notre linguistique, parlez-lui de [fla-meun-kuch], la tarte flambée. Spécialité alsacienne par excellence, son nom est souvent écorché par les non-dialectophones. "On dit Flàmmkueche (prononcé [flan-meu-keu-reu] ou Flàmmkùche ou encore Flàmms. Mais par pitié, arrêtez de dire [fla-meun-kuch]. Si vous ne savez pas prononcer le mot, utilisez la version française.
Si l'ouvrage est principalement à destination des francophones qui ne comprennent et ne lisent pas l'alsacien, tous les amoureux des dialectes pourront y découvrir des choses sur notre beau français régional.