TEMOIGNAGE. Covid-19 : un Alsacien, habitant de Ningbo en Chine, raconte le confinement brutal de son quartier

L'épidémie de coronavirus sévit comme jamais en Chine, contraignant les autorités à prendre des mesures drastiques. Confinement, isolement, certains quartiers voire certaines villes sont coupés du monde. Un Alsacien, habitant de Ningbo en Chine nous raconte son quotidien.

Edouard Juskowiak l'a appris au débotté. "C'est une voisine qui nous a avertis, précise l'expatrié alsacien. Mardi (le 12 avril, NDLR), je l'ai croisée et elle m'a dit que le lendemain, le quartier résidentiel où nous vivons serait bouclé et des tests deviendraient obligatoires".

Et en effet, lorsque ce jeune Colmarien, qui vit à Ningbo en Chine depuis 2014 s'est réveillé ce mercredi, des barricades avaient fleuri un peu partout bloquant complètement l'accès et surtout rendant impossible toute sortie. Une mesure express de confinement liée à l'épidémie de coronavirus.

"Nous n'avons visiblement pas le droit de sortir, confirme Edouard Juskowiak. Des gens tout en blanc et des policiers sont là mais ne donnent pas d'informations. Nous devons nous faire tester tous les jours. Quelqu'un vient d'ailleurs toquer à la porte pour s'assurer que les tests ont bien été effectués".

Le Colmarien redoute qu'un cas positif ne soit détecté dans son quartier. "Si c'est le cas, ça pourrait finir comme à Shangaï" craint l'expatrié. La mégalopole chinoise est en effet confinée depuis début avril, un isolement très strict de la population générant des difficultés d'accès à la nourriture et des affrontements entre la police et des habitants.

Incertitude totale sur la durée de cet isolement

"Pour l'instant nous avons le droit d'aller dehors, au pied de l'immeuble, nous avons pu faire du cerf-volant avec ma fille", nous explique ce salarié d'une PME française installée en Chine. Raphaëlle, 7 ans, scolarisée dans un autre quartier, doit elle aussi rester à la maison.

Le trentenaire reconnaît un peu d'angoisse. "Le souci, c'est que nous ne savons pas combien de temps cela va durer. Nous avons par exemple un carnet tamponné après chaque test qui indique la date du 26 avril mais en vérité nous n'avons pas d'informations, personne ne nous en donne."

Pas de crainte en revanche pour l'instant côté approvisionnement. "Les magasins sont fermés mais nous venons de fêter le Nouvel An chinois et la tradition veut que l'on offre de la nourriture, ma belle-famille nous a donc envoyé de quoi voir venir", explique Edouard Juskowiak.

Mais il ne faudrait pas que cet isolement se prolonge, parce que les habitants de ce quartier résidentiel n'auraient alors aucun moyen de faire des courses. Edouard Juskowiak, marié à une chinoise depuis une dizaine d'années, est tiraillé. "Je me suis toujours bien senti ici, mais là je ne sais pas si un retour à la normale est possible avant plusieurs années."

Le jeune homme n'a pas pu voir sa famille alsacienne, basée à Colmar depuis près de trois ans.

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