Connaissez-vous le fonctionnement des clubs d'épargne ? Des associations de villageois qui, dès qu'ils le peuvent, mettent des sous dans une petite caisse pour les économiser et récupérer la somme en fin d'année. Une tradition encore bien vivante à la campagne.
Comme tous les lundis matin, ces copains se retrouvent au bistrot de la gare de Schweighouse-sur-moder (Bas-Rhin). Un rituel pour ces habitants du village. C'est ce jour-là qu'ils relèvent l'argent de leur club d'épargne.
C'est l'assesseur Jean-Jacques Leininger qui pour la porte de la boîte accrochée au mur. Dedans des petits casiers comportant l'argent des épargnants. Le club compte 85 membres, chacun dispose d'un petit casier numéroté dans lequel il peut mettre les économies qu'il souhaite. Une épargne pour la fin de l'année.
"À l'époque, on le faisait, car les gens n'allaient pas tous les jours à la banque" explique Jean-Jacques Leininger. "Ils mettaient donc l'argent de côté. À la fin de l'année, ils récupéraient leurs économies pour Noël, pour faire leurs cadeaux. "Chacun épargne la somme qu'il veut. Le montant est noté à côté de son nom dans un livret par le président du club, Roland Mapps. "On note tout, puis on fait le total des contenus des pochettes, pour vérifier si les comptes sont bons. Tout est alors glissé dans cette enveloppe spéciale. Une fois fermée, je la dépose à la banque."
À l'origine de la Caisse d'épargne, ou du Crédit mutuel
"Pour retracer l'histoire des clubs d'épargne, il faut remonter à 1818, année de naissance de l'Allemand
Friedrich Wilhelm Raiffeisen. C'est lui qui a réfléchi, et proposé de créer une petite boîte pour l'épargne des gens" raconte Richard Barth, trésorier du club. Et comme ces petits casiers devaient être faciles d'accès, ils ont été placés dans les bistrots où les habitués se rencontraient très souvent.
Un concept à l'origine notamment des banques telles que la Caisse d'épargne ou le Crédit mutuel. Pour les épargnants comme Pierre Meder, vice-président du club, c'est aussi un moyen de se retrouver pour passer un bon moment. "Nous sommes tous des copains, au départ. On cherchait un moyen de se retrouver une à deux fois par semaine, d'où l'idée du club d'épargne. On vient tous les lundis, on parle du Racing, on fait des pronostics... Un peu de politique, aussi."
Une véritable ambiance de bistrot de village vitale aussi pour les gérants des lieux qui ont tenu à maintenir cette tradition. Derrière son four, Yannick Arbogast, préparait des tartes flambées pour les épargnants qui déjeunent ensemble parfois. Ils se retrouveront ainsi jusqu'à la fin de l'année. Début décembre, ils organiseront alors un grand repas pour restituer à chaque épargnant les sommes qu'il aura économisées.