VIDEO. Un livre pour retrouver l'histoire de Weitbruch

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Un livre retrace l'histoire de ce village près de Brumath.
Sujet Rund Um en alsacien sous-titré ©France Télévisions

Un livre sur l'histoire de Weitbruch (Bas-Rhin), avec plus de 200 documents d'archives historiques départementales, communales et paroissiales, vient d'être traduit en français et republié. Une précieuse mine d'informations sur le passé de ce village.

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C'est un livre d'histoire locale très fouillé, écrit en 1962 par un pasteur du lieu, Willy Guggenbuhl, et distribué jusqu'en 1970 par la commune aux élèves des écoles. L'ouvrage rassemble plus de 200 documents d'archives historiques départementales, communales et paroissiales. Une mine de renseignements pour les habitants de Weitbruch et tous ceux qui s'intéressent à cette commune de près de 3 000 habitants du secteur de Brumath.

Seul petit problème : l'ouvrage était écrit en allemand, langue encore bien plus pratiquée dans le secteur il y a une soixantaine d'années, particulièrement dans les milieux protestants, familiers de la "langue de Luther".

Mais aujourd'hui, une lecture en "Hochdeusch" peut s'avérer un frein pour bon nombre de lecteurs alsaciens. C'est pourquoi l'ouvrage, simplement baptisé "Weitbruch", vient d'être traduit en français avant d'être réédité. 

Une association pour faire revivre l'histoire de Weitbruch

"Les jeunes parlent de moins en moins l’allemand et l’alsacien et toutes les précieuses connaissances de cet ouvrage étaient donc vouées à être perdues, explique son traducteur, Pierre Geldreich. Avant, on en trouvait un exemplaire dans chaque maison. Aujourd’hui, la première version est épuisée." 

La réédition du livre a pu être réalisée grâce à l’AHA (Association d’histoire et d’archéologie de Weitbruch), qui s’est donné comme projet d'affiner ses connaissances sur "Uuiccobrocho", le premier nom du village de Weitbruch, né dans la forêt sainte d'Haguenau.

Toutes les précieuses connaissances de cet ouvrage étaient vouées à être perdues. 

Pierre Geldreich

Cette jeune association, fondée par Alain Christophe il y a deux ans, a pour but de transmettre et partager l’histoire et les histoires du village, conserver, réveiller et mettre en valeur le patrimoine local. Mais aussi préserver et sauvegarder tout objet historique ou lié au patrimoine en mettant à la disposition de ses membres des outils de documentation touchant à l’histoire. Elle a notamment effectué un travail complet et remarquable sur les "Hoftnàmme" (les noms des cours de ferme) et les conscrits.

"Le livre d’origine est entièrement consacré à Weitbruch, souligne Pierre Geldreich. C'est le fruit du travail d’un historien érudit (...) Certains textes remontent au IXe siècle et sont exprimés dans une langue et une graphie éloignée de l’allemand d’aujourd’hui, qu’il faut savoir lire et comprendre." 

Un contenu foisonnant

L’ouvrage commence avec les périodes néolithique puis romaine, et retrace l’histoire du village en partant des trouvailles archéologiques sur son ban. Puis il résume l’époque seigneuriale, où Weitbruch appartenait aux comtes de Hanau-Lichtenberg, de laquelle datent les premiers écrits.
Il développe ensuite longuement l’histoire religieuse et scolaire dans cette commune originale de par sa bi-confessionnalité, catholique et protestante, qui a demandé aux municipalités successives de gérer une coexistence équilibrée entre ces deux communautés.
Mais l’ouvrage compile également souvenirs, anecdotes et faits divers comme par exemple le supplice d’une femme accusée de sorcellerie ou celui d’un enfant mortellement blessé par un loup.
Y figurent une carte et des explications de plus de 100 noms de lieux-dits d’autrefois, connus des acteurs ruraux, et presque tombés dans l’oubli.

Souvenirs, anecdotes et faits divers

200 exemplaires de cette réédition, de très bonne qualité d’impression et de reliure, ont été achetés par la municipalité. Ils seront offerts à chaque mariage, aux élèves qui entrent au collège, ou lors de visites de personnalités. Par ailleurs, le livre s’est déjà très bien vendu parmi les habitants de la commune.

Alain Christophe souligne que ce qui intéresse le plus les habitants, c'est le passé proche, ce qu’ils ont vécu, et ce à quoi ils peuvent s’identifier. De nombreuses photos anciennes accompagnent aussi ces témoignages d’une époque rurale pas si lointaine, et pourtant révolue.

Certains anciens témoins comme Hubert se souviennent : "Comme vous le voyez, nous sommes ici rue des Messieurs, autrefois s’y trouvaient les fermes les plus riches du village. La rue a été rebaptisée plusieurs fois avant de devenir la rue des Messieurs. Il reste encore quelques-uns de ces corps de fermes."

"Ici, sur ce rond-point, se trouvait autrefois la balance du village, ajoute-t-il. Les paysans y venaient pour peser leur charrette tirée par des chevaux ou des bœufs et vendre leurs céréales. Leur cargaison était alors pesée en présence de l’appariteur, comme on l’appelle aujourd’hui."

Autre souvenir de Roger, autrefois enfant de chœur : "On était réveillé à 6 heures et demie tous les matins pour aller à la messe de 7 heures, quand on était enfant de chœur. On parlait parfaitement le latin avec le curé, même si on n’en comprenait pas un mot. C’était notre rituel matinal."

Archiver l’âme de Weitbruch

Afin de conserver les témoignages des habitants de la commune, l’association a aussi fait appel récemment au réalisateur Nicolas Pelletier. Celui-ci se rend chez les habitants afin de les interviewer pendant 3 ou 4 heures, et d'archiver leurs propos pour le futur.

L’association ne sait pas encore précisément quelle utilisation en sera faite, mais a bien mesuré l’importance de conserver tous les secrets des habitants, qui constituent l’âme vivante d’un village. Une trentaine de participants seront interrogés dans le cadre de ce beau projet.

En témoigne Gaby Suss : "C’était rue de l’Eglise, et j’adorais l’école chez les bonnes sœurs. Elles étaient bonnes et nous ont appris des choses que nous n’aurions pas apprises ailleurs : à tricoter, danser avec sœur Marie et crocheter." 

Parce que pour qu’un village fleurisse et prospère, il est primordial que ses racines soient bien entretenues.

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