VIDEO. "Une fois par an, il faut tout lâcher et s'amuser", le théâtre de la Choucrouterie fête ses 40 ans

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Sujet Rund Um en alsacien sous-titré ©France Télévisions

Que serait l'Alsace sans son cabaret ? L'un des plus connus, la Choucrouterie à Strasbourg, fête ses 40 ans début février, l'occasion de revenir sur la création de ce café-théâtre par un certain Roger Siffer qui, à l’époque, voulait en faire un "supermarché de la culture".

C'est une institution nichée dans une petite rue strasbourgeoise. Et c'est en 1984 que tout a commencé. L'ancienne entreprise de transformation de choux, rue Saint-Louis, a laissé place au théâtre de la Choucrouterie de Roger Siffer. Chansonnier et humoriste, il avait 34 ans quand il a dit à son père : "Je veux créer un théâtre. Il m'a répondu : "Fais-le maintenant, sinon tu ne le feras pas."  Lors d'une interview, j'ai dit que le lieu deviendra un supermarché de la culture." À l'époque déjà, il affirmait " ça va marcher, ça va marcher !".

Le pari est gagné très vite, car dès le début le public est au rendez-vous. Les artistes, eux, sont partis de rien. Les premiers spectateurs ont même dû apporter leur chaise. Jean-Pierre Schlagg, comédien et ami de Roger Siffer se souvient : "on avait juste de quoi abattre les murs. Là où sont les toilettes, j'ai passé des heures à ôter les briques. Tous ceux qui étaient un tantinet artistes sont venus aider. On a tous participé à la naissance de ce théâtre."

Un lieu à la programmation éclectique. Des spectacles "multi kulti" comme aime le dire Roger Siffer. Du théâtre, de la danse, des chansons en français, en alsacien et en allemand. Des créations pour rire, mais pas uniquement. Durant ces 40 ans, la Chouc' a également proposé de nombreuses pièces retraçant l'histoire, parfois sombre, de la région. 

L'importance du cabaret    

 
Ce n'est qu'en 1994, après la mort de Germain Muller, que Roger Siffer ose se lancer, lui aussi, dans le cabaret satirique. La première revue Traut'Tram est jouée simultanément en français et en alsacien. Succès garanti. "Il faut faire du cabaret une fois par an. Un copain de Bâle me disait quand il venait : "Roger, il faut faire sortir le cochon". Donc une fois par an, il faut tout lâcher et s'amuser."

Et depuis, chaque année, la troupe remonte sur scène pour railler les politiques. Aucun élu connu n'y est épargné. Cette année, la revue est consacrée à la "Flamm's olympique". Certains sketches seront joués lors du week-end anniversaire du 2 au 4 février.
 

Un cabaret dans lequel la langue alsacienne a toujours été bien vivante. Elle y est d'ailleurs enseignée. Depuis onze ans, l'école Cactus forme tous ceux qui le souhaitent à l'art du cabaret en français et... en alsacien. Un vrai plus pour Guy Riss, comédien et président de l'école. "Cette année, l'école compte
une étudiante kurde qui veut apprendre l'alsacien pour mieux s'intégrer. Elle s'est donc inscrite."

Du sang neuf à l'école... Et au fil des années, aussi sur la scène. La clique de la Chouc', une grande famille qui vit ensemble durant des mois, et qui espère poursuivre l'aventure pendant longtemps. A Nathalie Muller, comédienne, de conclure : "c'est chaque année un événement qui m'apporte beaucoup de joie et tient une grande place dans ma vie. Ma vie ne serait rien aujourd'hui sans la Chouc' et sans Roger."

 
     

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