L’Alsace fait partie des régions qui comptent le plus d’Indications géographiques protégées (IGP). Depuis 2015, le whisky- qui organise ce mardi une opération de promotion - en fait partie. Mais quid de la choucroute, des knacks ou du miel? Tour d'horizon des produits alsaciens protégés.
Une IGP, c’est quoi?
L’indication géographique protégée (IGP) est un label créé en 1992 dans le cadre de la politique européenne de qualité concernant les produits agricoles et alimentaires. Elle associe un produit à une situation géographique. Sa fonction : protéger le nom du produit dans toute l’Union européenne et garantir son authenticité pour le consommateur.
Quels sont les produits alsaciens estampillés IGP?
Plusieurs produits bénéficient de ce label européen décerné aux produits dont la fabrication est intimement liée au terroir.
Les volailles fermières d’Alsace (obtenu en 1996), les miels d’Alsace (depuis 2005), les pâtes d’Alsace et depuis le 30 décembre 2004, cinq eaux de vie alsaciennes: le kirsch, la quetsche, la mirabelle, la framboise et le whisky qui doit être brassé, fermenté, distillé et vieilli en Alsace.
L’Alsace court toujours après son IGP pour la choucroute. L'Inao, l'Institut national de l'origine et de la qualité, a déjà donné son accord. Le dossier est bouclé, l’Europe planche. Déjà sur la traduction en plusieurs langues, c’est la phase actuelle. Puis, il faudra attendre la période d’opposition de deux mois (lire ci-dessous). “On a bon espoir pour 2018”, résume Catherine Wibert, chargée de mission à Alsace Qualité.
En revanche, la knack d’Alsace n’aura pas son label : les charcutiers d’Alsace, après cinq années de démarches auprès de l'Inao, ont fait marche arrière en 2015, pour ne pas pénaliser les autres produits de la charcuterie alsacienne, comme la saucisse de foie ou le cervelas. L'IGP "knack d'Alsace" empêcherait les charcutiers d'apposer la mention "Alsace".
Une IGP, comment ça s’obtient?
Attention, en matière d’Indication géographique protégée, pas question de rigoler. Pour obtenir ce signe d’identification mis en place par l’Union européenne, la procédure est stricte. Tout d’abord, pas question de partir seul avec son produit sous le bras dans la démarche. Celle-ci doit être collective et émaner d’un groupement de demandeurs…motivés.
Ensemble, ils doivent d’abord se mettre d’accord sur les critères à respecter pour les produits bénéficiant de l'indication géographique, et établir ensuite un cahier des charges à respecter. Ce dernier doit contenir différentes données propres aux producteurs, à leurs engagements sociaux et environnementaux, mais aussi des indications géographiques précises. Il doit également détailler le savoir-faire utilisé, le processus d’élaboration, de production ou de transformation du produit.
Autant de renseignements qui seront étudiés à la loupe par deux entités. La première est nationale. Il s’agit de l’Inao, l’Institut national de l’origine et de la qualité qui donne un premier avis avant que la demande ne soit ensuite transmise à la Commission européenne. Après ça ? Ce n’est pas banco pour autant. Il faut patienter, deux mois. C'est le délai imparti pour étudier les éventuelles contestations formulées à l’encontre des projets d’IGP. Tout Européen peut donc mettre son grain de sel et s’opposer à la délivrance d’un label. Le groupement de producteur à l’origine de la demande devra en tenir compte et répondre au contestataire. Ce n’est qu’après cette phase consultative que la commission européenne rend un avis définitif.