Appellation "champagne" en Russie : la diplomatie française veut "défendre les intérêts" des producteurs champenois

"Nous allons agir dans les jours qui viennent auprès des autorités russes, en relations bilatérales mais aussi au niveau européen, pour défendre les intérêts de nos producteurs et surtout les intérêts de nos indications géographiques", a indiqué le ministre des Affaires étrangères ce mardi.

La diplomatie française s'en mêle. Ce mardi 6 juillet, l'affaire de l'appellation "champagne" traduite en cyrillique sur les bouteilles russes a été abordée par les députés et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à l'Assemblée nationale. "Nous allons agir dans les jours qui viennent auprès des autorités russes, en relations bilatérales mais aussi au niveau européen, pour défendre les intérêts de nos producteurs et surtout les intérêts de nos indications géographiques", a-t-il indiqué devant les élus.

La guerre du "champagne" n'a donc pas lieu. Du moins, pas frontalement. La diplomatie française croit au dialogue pour régler son différend avec la Russie sur l'appellation Champagne, mais portera si nécessaire le dossier devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "Si d'aventure il y a des violations avérées des règles de l'Organisation mondiale du commerce, et bien nous poursuivrons, comme nous avions envisagé de le faire antérieurement à l'égard de la Russie. J'espère que le dialogue permettra de régler cette difficulté", a-t-il déclaré devant les députés.

 

Une loi qui ne passe pas

La loi votée vendredi dernier par Vladimir Poutine a provoqué la colère des producteurs de champagne, qui ont interpellé les diplomaties française et européenne. Regrettant un "examen vraiment très rapide au parlement russe" du texte en question, le chef de la diplomatie française a indiqué ne pas en mesurer encore toutes les conséquences. "Ça ne vise pas particulièrement la France, mais en réalité, lorsqu'on fait une première analyse, ça vise explicitement certains produits d'origine française en particulier le Champagne", a-t-il toutefois estimé, craignant des "conséquences négatives" pour les entreprises françaises. "Cette loi s'inscrit dans une logique de mesures protectionnistes de la part de la Russie dans le secteur viticole", a ajouté Jean-Yves Le Drian. "Nous avons d'ailleurs déjà été amenés à porter cette question devant l'OMC sur la remise en cause des indications géographiques".

Rappelons que sur le marché des exportations, la Russie est au 15ème rang des pays consommateurs de champagne en 2020. Avec un peu plus de 35 millions d'euros de bénéfices, le pays des Tsars est loin derrière les Etats-Unis, leader du marché, qui en représentent plus de 500 millions d'euros, selon les chiffres du Comité Champagne. Chaque année, en moyenne 150 millions de bouteilles sont vendues hors de France.

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