Depuis le 8 décembre, comme dans beaucoup de villages du monde rural, la commune d'Arreux, 340 habitants, a mis en place un cahier de doléances. Une initiative lancée par l'association des maires ruraux, qui devrait être prolongée jusqu'à la fin du mois de janvier.
A Arreux, dans les Ardennes, en quelques jours à peine, plus d'une dizaine d'habitants ont poussé les portes de la mairie pour exprimer leur colère et leur mécontentement, mais aussi être force de proposition. Jacques Théret, l'un des 340 habitants de la commune, sait déjà ce qu'il veut inscrire sur le cahier de doléances mis à disposition par la mairie.
Limitation à 80 km/h, privatisation des autoroutes, hausse des prix du carburant sont autant de sujets qui reviennent avec insistance. Pierre Taton, un autre habitant, est venu lui aussi écrire ses revendications. Il a choisi d'insister sur la hausse de la CSG : "Je suis retraité. Mon épouse et moi-même, on a perdu 50 euros tous les mois. Donc, comme beaucoup de retraités j'imagine, on n'apprécie pas de perdre 600 euros pour une année"."Retrouver la participation démocratique à notre échelle", est sa première proposition. "Par exemple, moi, je ne suis absolument pas partisan de la grande région, précise-t-il. On n'y participe pas. Vous vous rendez compte, dans les Ardennes, quelqu'un qui habite à Givet, aller à Strasbourg !"
Les maires ruraux sont en charge de récolter les avis, les demandes et les propositions des citoyens. Une fois ces doléances recueillies, ils ont pour mission d'en faire la synthèse et de faire remonter ces doléances en haut lieu. Et les attentes de leurs administrés sont bien spécifiques selon les territoires. Robert Colson, maire (SE) de la commune d'Arreux, explique :
"On va transmettre tout ça aux maires ruraux au niveau national. Et ils vont en faire un résumé pour pouvoir interpeller les dirigeants, les politiques, le président et les ministres sur des thématiques bien précises qui nous concernent".
Prévus pour quelques jours au départ, les cahiers de doléances resteront finalement ouverts jusqu'à la fin du mois de janvier dans les Ardennes, avec l'espoir et l'ambition, pour les citoyens ruraux, que leurs doléances soient entendues.