Ardennes : à 18 ans, par passion, Kléa Larzillière s’installe comme maréchale ferrante

Pas facile, quand on est une femme d'exercer un métier, très masculin. En France, elles ne sont qu’une petite trentaine à pratiquer cette profession qui compte, par ailleurs, 2300 hommes. Mais, quand on est passionnée, rien ne vous arrête. C’est le cas de Kléa Larzillière.

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Son installation est en cours de finalisation, mais Kléa Larzillière a déjà une quinzaine de clients. Elle a décroché son C.A.P. Agricole, mais elle prépare encore un Bac Pro en conduite et gestion d’entreprise hippique, à l’hippodrome de la Maison Familiale et Rurale de La Capelle, dans l’Aisne. Dans l’avenir, elle réfléchit aussi à une formation en dentisterie équine, à Lons-le-Saunier, dans le Jura. Et, si elle a encore assez de motivation, elle pourrait se lancer dans de nouvelles études, pour devenir vétérinaire. De toute façon, c’est auprès des chevaux que Kléa Larzillière passera sa vie professionnelle, car sa passion pour les Equidés a pris corps, dès l’enfance. A trois ans, déjà, elle pratiquait l’équitation, au baby poney club. Dans ce cadre, elle a côtoyé le maréchal ferrant qui venait s’occuper des chevaux, à la maison, car ses parents, Laura et Nicolas ont un élevage d'Irish Cobs, à Laval-Morency, à quelques kilomètres de Rocroi, dans les Ardennes. 

Elle murmure à l’oreille des chevaux

Kléa Larzillière a deux chevaux : Dreamer, un jeune étalon Irish Cob, et Orion, un Haflinger (une race de cheval autrichienne), qu’elle a véritablement sauvé de l’abattoir. "Il avait été mal débourré, de manière violente", raconte-t-elle. "Personne ne pouvait l’approcher, quand je l’ai récupéré. Aujourd’hui, de jeunes enfants peuvent monter sur son dos", explique-t-elle avec fierté. Sans son intervention, Orion finissait à l’abattoir. Kléa Larzillière a, sans conteste, le contact avec les chevaux. "Ils sont un miroir. Ils comprennent tout ce qu’on ressent. On peut avoir un très bon "feeling" avec eux, mais peu de gens s’intéressent à leurs problèmes", dit-elle. Pour autant, quand elle a dû intervenir, la première fois sur un cheval, Kléa Larzillière reconnaît qu’elle avait peur. "J’avais la boule au ventre. Je devais tailler une fourchette. C’est une partie très sensible, sous le sabot. J’avais peur de faire mal au cheval. Mais, au final, ça s’est très bien passé".

Lutter contre les préjugés

Le métier de maréchal ferrant est dur, car il faut travailler en extérieur, et donc affronter le vent, la pluie, le froid. "La météo, c’est compliqué, mais c’est le métier", confie la jeune femme que les éléments ne découragent pas. Ce qui est plus difficile, c’est de se faire admettre dans le milieu. "C’est un milieu macho", n’hésite pas à dire Nicolas Larzillière, le père de Kléa. "Il est difficile, a priori, pour une fille, de trouver un maître d’apprentissage, car c’est un métier physique. Ca complique les choses. Heureusement, il y en a qui ont l’esprit ouvert". Kléa a finalement trouvé un maître d’apprentissage, dans la Marne, et un second près de Lille, à Mons-en Pévèle, dans le département du Nord. "Christian Chrétien", se souvient Kléa Larzillier, " c’était un très bon patron. C’était chouette de travailler avec lui". Aujourd’hui, la jeune maréchale ferrante pratique entre Hirson, la Pointe de Givet, Rocroi et Douzy.

Les chevaux ardennais

Si Kléa Larzillier ne tarit pas d’éloges sur les Irish Cob qu’élèvent ses parents, des chevaux de tempérament calme, et idéaux pout tout travail, que ce soit le loisir, l’attelage ou la randonnée, elle aime aussi beaucoup les chevaux ardennais. "Ces chevaux de trait sont lourds, mais posés et calmes. C’est mieux de travailler avec eux qu’avec des Pur-sang, plus nerveux". C’est classique, mais : "A force de travailler, Kléa a gagné les bras de quelqu’un qui travaille physiquement", dit son père. Elle a son matériel : des marteaux, des pinces, des tenailles, mais également une petite forge à gaz, et une enclume transportables. Pour son travail, il n’est pas nécessaire d’avoir un bureau. C’est un métier ambulant. Elle va de client en client, en voiture, et quels que soient les éléments. Ses clients, ce sont les propriétaires des Equidés, bien sûr, mais peut-être d’abord les chevaux, des animaux avec lesquels, Kléa Larzillière a le contact, et très souvent aussi des coups de cœur.

 

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