Tout l'été, le Chemin de Fer touristique du Sud des Ardennes va transporter les touristes, amateurs de voyages en train. Le 19 juin, direction la Baie de Somme, en septembre, le Tréport. . Et c'est sans compter sur des balades en Picasso, entre Attigny et Amagne. Mieux vaut réserver sa place !
Tout est parti d'un petit groupe de passionnés, qui, dans les années 70, ont voulu sauvegarder une machine à vapeur du port de Givet. A cette occasion est née l'A.T.V.A, l'association" Amis Traction Vapeur en Ardenne". La machine, une T3, a ensuite été revendue aux chemins de fer luxembourgeois, mais les passionnés n'en sont pas restés là.
Ils ont souhaité continuer, et se diversifier. Aujord'hui, ils restaurent toujours des autorails, mais les font circuler aussi, pour leur plaisir et celui des amateurs de déplacements insolites. Cette activité a pris le nom de Chemin de Fer Touristique du Sud des Ardennes.
Tous les mercredis et dimanches, en juillet et en août, des autorails "Picasso", de couleurs rouge et crème, radiés par la S.N.C.F. circulent entre Attigny et Amagne, sur une ligne à voie unique, du sud du département des Ardennes. Des balades d'une heure et 20 minutes.
Mon père conduisait les trains, à la SNCF. J'ai toujours baigné, dans ces histoires de train. Quand j'ai rencontré, mon futur mari, lui aussi, aimait les trains. Aujourd'hui, nos trois enfants font partie de l'association.
Mais, depuis 2009, l'association a signé une convention avec la S.N.C.F. Elle peut ainsi faire circuler d'anciens T.E.R. de Champagne-Ardenne, sur le grand réseau. C'est le cas pour le voyage, jusqu'en Baie de Somme, qui s'effectuera en "Caravelle".
Parfois une passion familiale
Dans l'association, A.T.V.A., on compte une vingtaine de membres actifs. Ils viennent d'horizons différents : diéséliste, directeur d'école, infirmière, cadre, ingénieur, ou encore routier. En commun, ils ont le goût de la restauration de vieilles machines, mais aussi, pour certains, l'occasion d'assouvir un rêve d'enfant : conduire un train.
Ces passions sont, à l'occasion, affaire de famille. "Mon père conduisait les trains, à la S.N.C.F.", raconte Christelle Dumont. Elle est trésorière de l'association, et c'est elle qui s'occupe des réservations. "J'ai toujours baigné dans ces histoires de train. Je les ai toujours connus. Quand j'ai rencontré mon futur mari, lui aussi aimait les trains. Aujourd'hui, nos trois enfants font partie de l'association. Remettre en état, conduire les trains, ils adorent". Et ce n'est pas la seule famille, mordue par l'histoire du rail.
2020, année record
"Est-ce l'effet Covid ?", s'interroge la trésorière de l'A.T.V.A., " mais l'an dernier, en 2020, nous avons doublé notre activité. 2.500 personnes ont voyagé avec nous". Le Chemin de Fer du Sud des Ardennes a ses habitués. De Charleville-Mézières, à Reims, ils reviennent régulièrement, mais les touristes, également apprécient ces escapades, sur rail.
Pour le voyage vers la Baie de Somme, le train est déjà plein aux trois-quarts. "Mais, les clients réservent à la dernière minute" a constaté Christelle Dumont. "L'aller-retour, vers la baie de Somme coûte 57 euros, mais cela comprend le train à vapeur de la Baie de Somme", précise-t-elle. "Partir en "Picasso" revient à 12 euros, par adulte, et 8 euros pour les quatre-douze ans".
Formation obligatoire
Conduire un train a beau être un rêve d'enfant, ça ne s'improvise pas. Ainsi, pour circuler, sur le grand réseau, outre la visite médicale, il faut avoir suivi une formation auprès de l'U.N.E.C.T.O. Pour la ligne touristique, entre Attigny et Amagne, où l'on se déplace à 20 kilomètres à l'heure, la visite médicale est accompagnée d'une formation, en interne.
Cela permet de rouler, mais l'entretien représente aussi une grande part de l'activité de l'association. "On vient de refaire la carrosserie d'un "Picasso", dit avec fierté la trésorière de l'association. "On va continuer avec l'intérieur". Et le travail, l'association n'en manque pas, car elle vient de récupérer, à Mons, en Belgique, deux autorails.
Les projets
Après le voyage, jusqu'en Baie de Somme, le 19 juin, le 4 septembre, le programme proposé est une journée au Tréport, en Normandie et à Mers-les-Bains, dans les Hauts-de-France. Plus tard, dans l'année, un déplacement, jusqu'à Nancy est envisagé, à l'occasion de la Saint-Nicolas. Quant au train touristique, il est parti pour rouler, en juillet et en août.
Les occupations ne manquent pas aux passionnés du rail. Il faut assurer les commentaires, accompagnant les excursions, et cela peut être fait en allemand, comme en Anglais. Christelle Dumont qui assure, notamment les réservations, renseigne aussi ceux qui voudraient réserver un autorail, pour partager un de ces voyages, pas comme les autres. L'association est facile à trouver. Elle est installée, dans la cour de la gare d'Attigny. Attigny, le village natal de l'écrivain est poète ardennais, André Dhôtel, Attigny, d'où part le train touristique.