Depuis 2013, un marché des producteurs de pays s’installe régulièrement, une fois par mois, dans sept villes et villages des Ardennes. À Charleville-Mézières, le deuxième vendredi du mois, producteurs et artisans des métiers de bouche viennent proposer leurs produits frais.
La place Ducale en plein centre de Charleville-Mézières n’en revient toujours pas. Une fois par mois, elle retrouve, le temps d’un rassemblement de producteurs locaux, l’ambiance de son marché disparu depuis plusieurs décennies.
Loin de la centaine de vendeurs et camelots des années 1980 et de son grand marché hebdomadaire, la cité de Charles de Gonzague accueille autour de la fontaine une trentaine de producteurs fermiers et artisans alimentaires du département, avec leurs productions de fruits, de légumes frais et produits transformés.
Un circuit court qui en dit long
Devant les petits stands, les échanges sont conviviaux. Sur les pavés de la place, des caisses de salades bien fringantes, des rangées de poireaux au garde à vous et des radis gourmands donnent le ton : "ici, c’est du frais et ça vient de mon jardin !"Les vendeurs sont enthousiastes et les mains se tendent pour vous faire goûter la merveille. Ce n’est pas nécessairement du bio, il y en a, mais c’est du beau d’après les discussions. Les échanges sont faciles et, pour une fois, on voit la tête du marchand de légumes, on peut lui poser les bonnes questions, voir, lui demander des recettes de cuisine.
Un peu plus loin, des odeurs de pâtés embaument les allées et l’on se surprend à avoir faim en plein après-midi. Des pots de miel font bonne figure au milieu de pâtisseries maisons, tandis que l’on discute du nectar, du miel qui pourrait un jour disparaître avec les abeilles.
Favoriser les circuits courts, faire découvrir les saveurs, les produits et les savoir-faire traditionnels du territoire, c’est dans l’esprit même du marché des producteurs de pays.
À Charleville-Mézières, en 2013, c’était le premier marché test avec la nouvelle charte des producteurs de pays et il a permis de labelliser le département sous ce titre. Ce sont des producteurs qui travaillent en vente directe pour valoriser leurs productions auprès du consommateur, ils viennent une fois par mois de mars à novembre dans le centre-ville. Ils produisent leur matière première et la transforment soit dans leurs exploitations, soit dans leurs ateliers et ensuite ils commercialisent eux-mêmes dans un des sept marchés du genre dans les Ardennes.
- Enora Louesdon, conseillère d’entreprises de proximité Chambre d’Agriculture
Une vitrine pour faire connaître le produit
Pour Lionel Aubrée, producteur du pétillant de groseilles élaboré à partir de fruits, le marché mensuel est une aubaine et un véritable outil de promotion. Avec ses 3 000 groseilliers plantés dans ses vergers à Falaise dans les Ardennes, il est le seul du département à travailler ce fruit pour en faire un pétillant. Chaque bouteille lui demande deux ans de travail entre la première fermentation en cuve pendant quatre mois, et la deuxième en cave durant 18 mois, et il en produit 6 000 par an.On assure tout de A à Z : la mise en bouteille, le remuage, le dégorgement, le dosage, l’étiquetage et la commercialisation. C’est un produit que tout le monde connaît mais qu’on ne trouve pas dans le commerce, car l’appellation 'vin' est réservé au raisin, et comme nous il n’y a que de la groseille, on l’a appelé 'pétillant de groseilles'. Alors, oui, le marché est une véritable vitrine pour nous. Il y a les touristes en période estival du Bénélux, d’Angleterre, et ils sont très friands de ces produits.
- Lionel Aubrée, producteur de pétillant de groseilles
Rendez-vous le vendredi 12 juillet 2019 pour un prochain marché sur la place Ducale ou, suivant le calendrier, dans une autre commune des Ardennes.