On l’attendait tous les trois ans depuis sa création en 1961 et désormais, il nous revient tous les deux ans avec bonheur : le Festival mondial des théâtres de marionnettes aura lieu du 20 au 29 septembre 2019 à Charleville-Mézières, avec pleins de bonnes raisons de venir s’y perdre.
Ça y est ! La croix sur le calendrier de mon bureau valide bien que ce mois de septembre annonce un évènement exceptionnel. On y est ! C’est la vingtième édition de cette grande fête de la marionnette dans la cité d’Arthur Rimbaud à Charleville-Mézières, et moi, journaliste local à votre service dans les Ardennes pour votre chaîne préférée, ça fait vingt ans que je trouve toutes les excuses de la terre pour y être présent. J’ai au moins trois bonnes raisons pour justifier mon émerveillement indéfectible pour ce grand rassemblement international. Et vous donner envie d'y aller.
1- Charleville-Mézières devient un castelet géant
C’est en prenant de la hauteur que l’on s’aperçoit qu’il se passe quelques choses d’inhabituel dans la ville. Comme à chaque édition, j’aime gravir le vieil escalier en bois qui mène au balcon du beffroi de la mairie. Je connais bien ce panorama unique au dessus des toits pour y avoir fait des dizaines de prises de vues avec ma caméra. Pourtant, la surprise est toujours au rendez-vous, et au premier coup d’œil, la magie opère. Notre belle place Ducale d’habitude si discrète, semble s’être transformée en immense coffre à jouets. Des milliers de visiteurs entrent dans le jeu et forment des cercles autour des artistes colorés. On a installé des chapiteaux, des podiums, de petites scènes sur le pavé. Une clameur de bravos résonne ça et là à chaque coin de la place. Je vous fais partager, avec ses quelques images du spectacle de la compagnie Les morts-vivants tournées en 2017, toute la poésie des lieux.Ma ville est devenue un grand castelet, les façades symétriques des immeubles du prince de Gonzague sont devenues des éléments de décors. Ici on danse, ici on rit, les spectacles de ficelles envahissent les rues et l’expérience est unique. Place d’Arches se dresse «Le cirque dans les étoiles» avec un collectif d'une dizaine d'autres compagnies, l’île du vieux moulin est rebaptisée «Le bateau des fous», et c’est «Panique au parc» qui sera joué au jardin Pierquin.
Le chapiteau rouge de Chapit'O Lyon , quant à lui, vous attend Espace Roger Mas. Une centaine de compagnies va animer toute la ville avec des spectacles gratuits dans les rues. Il faut vraiment goûter à cette douce métamorphose, venir se perdre dans les rues piétonnes grouillantes de musique et de lumière, se prendre pour un enfant et se dire, pour une fois, qu’on a toujours dix ans.
2- Des centaines de spectacles à déguster sans modération
Avec 250 compagnies annoncées pour l’ensemble des spectacles (IN et OFF) cette année, le buffet des réjouissances est plus que généreux. Il y en a pour tous les goûts, et les spectacles sont aussi variés et étonnants que la tête de leurs artistes. Cette grande messe de la marionnette qui accueille ses 150.000 fidèles à chaque édition pendant 10 jours, reste l’occasion rêvée de découvrir toutes les techniques d’animation de pantins et personnages sortis de l’imagination de leurs créateurs.Venir au festival, c’est s’offrir un voyage dans cet univers décalé, ses mondes de carton et de bois, ses instants poétiques réservés à quelques curieux quelquefois, au coin d’une rue ou dans la salle du gymnase d’à coté.
-Daniel, journaliste rompu au festival
Je me suis souvent fait surprendre par l’originalité et l’ingéniosité de certains spectacles que je devais filmer. Je me souviens du spectacle « Poilu, purée de guerre » imaginé par la compagnie Chiken Street et présenté en 2015 : la guerre de 14 racontée et mise en scène par des généraux fabriqués en pommes de terre, avec le parachutage des patates, les bombes d’épluchures balancées dans l’assistance, l’artiste fou, ou tout simplement génial, courant au milieu des spectateurs son casque militaire sur la tête. Même ma caméra n’avait jamais vu ça. Des spectacles plus intimistes aussi, avec une simple chaussette et deux yeux pour vous faire pleurer, le tout éclairé à la lampe de poche, mais qu’importe, l’histoire était belle.
Des grands noms de la marionnette seront aux manettes pour cette cuvée spéciale de la vingtième édition. C’est une bonne raison de venir pour voir ou revoir Bread and Puppet (USA), Green Ginger(UK), Neville tranter(NL), les Anges au plafond, le Teatro Gioco Vita, 45 premières mondiales et une vingtaine de coproduction du Festival. L'illustre famille Buratti et son théâtre forain va marquer les esprits encore cette année.
Samedi 21 septembre à 22h, la place Ducale va céder son nom à « Place des anges » de la compagnie Gratte Ciel, pour le spectacle d’ouverture. Encore un moment de grâce et totalement gratuit, comme des dizaines de représentations (OFF) tous les jours dans le centre-ville. Demandez le programme !
3- On se marre aux marionnettes
Contrairement aux marionnettes, on ne reste pas de bois devant toute cette joie qui vous arrive de partout durant le festival. C’est une parenthèse bien agréable, des lieux de rencontres étonnants avec de drôles de personnes, ou des personnes drôles.« Venir au Festival c’est beaucoup pour l’ambiance ! » nous accordent les fidèles du moment.
Les déguisements sont légions, les maquillages excentriques en rajoutent et ne surprennent même plus entre deux défilés. Les commerçants s’improvisent en créateurs d’évènements et la moindre cour intérieure devient un endroit insolite, une scène éphémère, dont seul un panneau de carton en indique l’entrée. Toute la planète marionnette semble s’être donné rendez-vous dans ce petit bout d’Ardenne. On parle anglais, hollandais, italien, chinois au milieu des bières locales.La grande rue de la République devient nos Champs-Elysées et les vitrines des boutiques n’ont d’yeux que pour les marionnettes. Elles sont partout, de toutes tailles, pendues en léthargie sur les présentoirs, attendant leur heure. On y croise des enfants de 70 ans avec de drôles de chapeaux sur la tête, des raconteurs d’histoires.
C’est la vingtième édition du Festival cette année, et on en redemande comme à chaque fois. Peut-être simplement, avons-nous tous besoin de ces quelques moments de rêveries, ses talents d’artistes venus nous émerveiller et nous emporter, le temps d’un spectacle, loin de notre quotidien.
Bon festival à Charleville-Mézières !
? Tout le programme In dans votre poche ! ?Pensez à télécharger l'application du festival pour ne rien louper ! 1,2,3 téléchargez !
— Festival Marionnette (@FMTMcharleville) September 17, 2019
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