Inspiré du Hellfest, Adopte un festivalier permet à des Carolos d’héberger des festivaliers. Ces derniers paient dix euros pour une chambre ou cinq euros pour une place de camping. Rencontre avec Julien et Manon Pascal, qui accueillent quatre festivaliers.
« Ce qui nous fait plaisir, c’est de faire partie de l’aventure Cabaret Vert. » Julien Pascal et sa femme sont des habitués du festival mais pour cette édition 2019, ils ont décidé d’y participer différemment. Ils ont « adopté » des festivaliers, pour dix euros par personne et par nuit, ces derniers ont droit à une chambre, petit-déjeuner compris.Une offre légèrement plus chère que le camping (15 euros le pass quel que soit le nombre de nuitées, et compter 30 euros la location de matériel) mais surtout plus confortable. « Je n’ai plus 20 ans, s’amuse Catherine Alberola, journaliste et photographe pour le webzine Vacarm. Et puis avec mon matériel professionnel, qui est lourd et cher, je ne peux pas me permettre de loger au camping. »
Cette année, ils n’assisteront pas aux concerts de Twenty One Pilots, ni à celui de Bernard Lavilliers. Peu importe. « Quand on a vu que le festival mettait en place ce dispositif, on s’est dit que ça pouvait être une parfaite occasion de rencontrer des gens, se rappelle l’Ardennais, fraîchement arrivé à Charleville. Cela nous donne envie de renouveler l’expérience à d’autres occasions. » Le festival international des marionnettes par exemple, où le dispositif existe depuis plusieurs éditions ? « Malheureusement non, on sera trop près du terme de mon épouse qui est enceinte », justifie le Carolo.
Des « ambassadeurs » des Ardennes
En tout, Julien et Manon accueillent quatre personnes. Catherine Alberola, une maman et ses deux enfants, âgés de 10 et 13 ans, tous venus en train. L’hôte s’est même transformé en taxi, et sans supplément. « Le premier contact avec eux a été parfait. Je suis même arrivée plus tard que je ne le pensais au festival car on n’a pas arrêté de discuter ! », s’amuse la journaliste.Le tout encadré par le Cabaret Vert. Après deux réunions d’information, une fin juillet et une autre le samedi 17 août, les hébergeurs ont reçu des kits afin de devenir des ambassadeurs du département. « On a reçu des kits avec des jus de fruit locaux, des saucissons, des terrines, des cartes de la ville et de la voie verte… », se souvient l’hôte. « On sent que la ville a très envie de pousser le tourisme », analyse Catherine Alberola.
« Au départ, je voulais couvrir Rock en scène à Paris, mais finalement, j’avais besoin de changer d’air », s’amuse la photographe parisienne, ravie de son choix ardennais. Et d’ajouter :
Habituée de ce dispositif au Hellfest, Catherine Alberola ne peut s’empêcher de comparer. « Ici, j’ai senti la démarche plus sincère. A dix euros la nuit, les gens ne le font pas pour l’argent. » Au Hellfest, la nuitée rapporte cinq fois plus aux hébergeurs.Quand j’ai dit à mes collègues que je ne faisais pas Rock en Scène, j’ai senti leurs railleries. Je ne connaissais pas la ville, et bien elle est magnifique. En passant en bord de Meuse et dans le centre-ville, cela m’a donné envie de revenir.
- Catherine Alberola, journaliste pour le webzine Vacarm.
Le dispositif encadré par le festival
Que ce soit les festivaliers ou les logeurs, tous ont une charte précise à signer. « Cela nous a rassuré de voir que le Cabaret était présent pendant les réunions de préparation, assure Julien. On sait que si ça se passe mal, ils nous suivront. » Et la journaliste d’abonder : « Les festivaliers qui veulent faire la fête ne passent pas par cette plateforme, ils vont au camping. Comme au Hellfest, on voit que c’est un public plus âgé et avide de partage qui privilégie ce genre d’hébergement. »Pour l'heure, il reste quelques logements disponibles, situés de 300 m à 20 km du Cabaret, comme à Revin par exemple. Peut-être le bon plan, si vous souhaitez passer une nuit tranquille.