Etre une personne à mobilité réduite en festival n'est pas toujours une mince affaire. Morgan Malicet en sait quelque chose : en fauteuil depuis l'âge de ses 11 ans, il est d'un des deux responsables du pôle accessibilité du Cabaret Vert.
Tatouages sur les bras, casquette sur la tête et sweat à capuche estampillé "Tambour du bronx" aux épaules, Morgan Malicet sourit. Ce n'est "pas très habituel" chez lui, s'amuse-t-il. Plus "faux bougon" que véritable dépressif, il est dans son élément, sur le côté de la scène Zanzibar. Même lors du concert de Dragon Force, le talkie-walkie n'est jamais loin. Morgan Malicet est l'un des deux responsables du pôle accessibilité du Cabaret Vert. Son but, "c'est que les personnes handicapées se sentent comme chez elles" sur tout le site du festival.
Le plus difficile : s'adapter à tous les handicaps. Le Carolo de naissance met tout en œuvre pour que tout le monde soit à son aise. Et il sait de quoi il parle. Handicapé de naissance et en fauteuil roulant depuis l'âge de ses 11 ans, il "veut aider avec son handicap".
Il attend aussi beaucoup des retours des festivaliers pour améliorer les infrastructures d'année en année : "On reçoit souvent des mails pour nous féliciter ou pointer du doigt ce qui ne va pas. On essaie de prendre un maximum de remarques en compte. Et tous les soirs, on organise des réunions d'une heure avec les bénévoles du pôle handicap pour faire le point."
Une vingtaine de bénévoles mobilisés
De l'accueil au parking, en passant par le camping et les accès aux podiums PMR (personnes à mobilité réduite), une vingtaine de bénévoles sont dédiés à l'accueil des personnes handicapées. Soit en tout 38 personnes par jour durant les quatre jours de festival. Seul regret de cette édition : les menus en braille de l'an passé qui n'ont pas pu être réédités. "On s'y est pris trop tard…", assume le responsable.
Habitué des festivals, Morgan Malicet s'est inspiré de ses expériences personnelles pour améliorer le site du square Bayard. "Cette année, on a installé des rampes en métal pour faciliter la circulation. J'avais vu ça lors du Lasemo festival en Belgique et j'ai trouvé ça super. Cela évite aux roues de s'enfoncer dans les graviers", explique-t-il.
Une fois le concert terminé, Morgan sourit toujours. Cette fois, la pause concert est terminée, il se dirige vers la scène Illuminations, via les rampes de métal, talkie-walkie dans une main, la roue de son fauteuil dans l'autre.