Le maire d'une grande ville veut se baigner dans son fleuve ce samedi, pour prouver "qu'on peut s'y tremper sans risque sanitaire"

Boris Ravignon, maire (anciennement LR) de Charleville-Mézières (Ardennes), tient à se baigner dans le fleuve traversant sa ville, la Meuse. Il le fera le samedi 15 juin pour montrer que la baignade y est "sans risque".

On perd le compte du calendrier où Emmanuel Macron (LREM) ou Anne Hidalgo (PS) doivent se baigner dans la Seine afin de prouver au public son supposé caractère sain à l'occasion des Jeux olympiques (JO) de Paris 2024. Mais les températures pas assez clémentes, les précipitations, puis la dissolution de l'Assemblée nationale n'ont fait que reporter la date fatidique.

Il y en a un qui sait quand il va se baigner. Le samedi 15 juin 2024 à 17h00. Et ce ne sera pas dans la Seine. Mais dans la Meuse, le fleuve qui prend sa source à Pouilly-en-Bassigny (Haute-Marne), et qui traverse Charleville-Mézières (Ardennes) avant de serpenter notamment dans la province belge du Limbourg et celle de Hollande-Méridionale aux Pays-Bas, puis de se jeter dans la mer du Nord. 

Puisqu'on parle de la Seine, parlons de la Meuse aussi

Il s'agit de Boris Ravignon, le maire de la ville, encore membre des Républicains il y a peu. Il a déclaré aux journalistes qu'il désirait "Profiter de l’engouement de la presse envers ce projet de baignade parisien pour promouvoir ma ville et son fleuve. Montrer que l’on peut s’y tremper sans risque sanitaire. Et compte tenu des canicules à répétition que tous les météorologues prévoient, cette option est tout sauf un gadget."

Un communiqué de presse envoyé à France 3 Champagne-Ardenne fait part d'un projet "qui ne date pas d'hier. Avant même son arrivée à la mairie, en 2014, cet ancien conseiller élyséen de Nicolas Sarkozy, en charge entre autres du développement durable, appelait les habitants de sa ville à "se réapproprier la Meuse et ses berges", ces dernières faisant alors partie "des secteurs les plus nauséabonds" de Charleville-Mézières. Une volonté devenue réalité avec entre autres la création, en pleine ville et au plus près du fleuve, d’une voie de circulation cyclistes/piétons de quelque 14 kilomètres." (à voir sur la carte ci-dessous).

Monsieur le maire, et baigneur émérite, explique que des analyses poussées et régulières ont été menées durant les derniers mois." Elles montrent que la Meuse est la plupart du temps propre à la baignade." De quoi pousser l'agglomération à se satisfaire d'avoir mené des travaux sur les réseaux d'assainissement de l'eau.

Boris Ravignon promet de se baigner. Seuls un orage ou des précipitations particulièrement marquées pourraient compromettre ce souhait. Les réseaux d'assainissement sont alors saturés et une partie des eaux usées se retrouvent dans le fleuve, faussant pour un temps les analyses : c'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé pour la Seine à Paris. Mais l'édile table sur de bonnes prévisions météo. Et s'apprête à "déclarer la baignade ouverte". C'est parti. 

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