Quentin Mégret se destine à devenir dépanneur et mise sur l'éco-responsabilité. Dans le cadre de la journée mondiale de l'énergie, il a utilisé les réseaux sociaux de Dépann'Eco, sa future entreprise, pour partager une série de 31 conseils accessibles à tous et toutes.
Par les temps qui courent, on ne crache pas sur quelques économies d'énergie. Quentin Mégret l'a bien compris.
À la tête de la future entreprise Dépann'Eco, ce dernier a voulu profiter de la journée mondiale de l'énergie pour sensibiliser. Jusqu'au samedi 22 octobre, une série de 31 conseils a été délivrée via Facebook et Twitter .
Bien évidemment, et a fortiori, ces recommandations dans l'ensemble simples et accessibles restent applicables même en novembre et au-delà. Voici la liste complète et centralisée de ces éco-gestes :
- aérer lorsqu'on fait la vaisselle ou à la fin du cycle du lave-vaisselle (pas de chute de température)
- utiliser à l'extérieur et avec parcimonie les chauffages d'appoint à combustion (dégagement de monoxyde de carbone)
- limiter à quatre degrés la différence entre jour et nuit sur son thermostat (au-delà, trop d'énergie nécessaire pour revenir à la valeur de jour)
- faire régulièrement les poussières des radiateurs (pour une meilleure chauffe)
- ne pas chauffer uniformément toutes les pièces chez soi (détails ici)
- entretenir et nettoyer tous les trois mois les prises de ventilation (VMC)
- régler la température du circuit d'eau chaude au minimum à 50 degrés (éviter la légionellose) et maximum à 55 degrés (faire des économies)
- régler la température du chauffage selon celle à l'extérieur (par exemple : plus il fait froid dehors, plus il faut chauffer, mais il faut commencer doucement au début de la saison)
- penser qu'utiliser le robinet d'eau chaude utilise de l'énergie même si on passe au froid juste après
- ne pas utiliser de radiateur pour sécher une serviette (ça l'empêche de chauffer)
- purger les radiateurs ne chauffant par sur toute leur superficie
- vérifier la pression du chauffage pour éviter les pannes (normalement entre 1 et 1,5 bar)
- vérifier l'âge de vos tuyaux de gaz pour éviter les fuites (matière plastique : obsolescence entre cinq et dix ans, inox : durable)
- installer des mousseurs aux robinets (pour utiliser moins d'eau)
- vérifier et le cas échant colmater les joints des fenêtres (limiter les courants d'air froids)
- placer des boudins pour voiler l'interstice entre une porte et le sol (limiter les courants d'air)
- placer un bol d'eau sous le radiateur pour humidifier une pièce dont l'air est trop sec (plutôt qu'acheter un humidificateur)
- utiliser un seau rempli de charbon pour déshumidifier une pièce trop humide (plutôt qu'acheter un déshumidificateur)
- faire des travaux d'isolation
- utiliser un récipient pour récupérer l'eau qui coule quand on attend qu'elle chauffe (ainsi que l'eau du riz pour dégraisser une cuisinière, l'eau du lave-linge pour un fer, etc.)
- actionner les têtes de radiateur tous les mois, même hors-chauffe (pour éviter leur blocage, détails ici)
- relever son compteur le soir avant de dormir puis le matin au réveil (une différence peut indiquer une fuite)
- utiliser de vieux vêtements en laine pour isoler des tuyaux passant là où il fait froid
- en cas de bain (ça arrive), poser une planche au-dessus de la baignoire (l'eau se refroidit moins vite et peut servir de table pour un livre, un verre, etc.)
- poser des rideaux thermiques (pour limiter le froid amené par les fenêtres)
- poser des tapis sous les fauteuils et lits pour limiter le froid (on y est plus sensible car on s'y trouve immobile)
- installer un thermostat d'ambiance (jusqu'à 25% d'économies d'énergie)
- savoir à l'avance où se trouvent les vannes d'arrêt d'urgence de l'eau et du gaz (pour limiter les dégâts en cas de sinistre)
- bénéficier des heures creuses de son contrat si elles sont proposées
- si l'eau est calcaire, nettoyer tous les mois les mousseurs des robinets (meilleur débit)
- s'il fait froid, même en cas de longue absence, ne pas couper la chaudière (éviter que l'eau gèle dans les tuyaux)
- entretenir sa chaudière tous les ans (jusqu'à 12% d'économies d'énergie)
Pour Quentin Mégret, "si ces conseils ont permis à quelques personnes de prendre conscience que peu de choses peuvent contribuer à faire baisser leur facture d'énergie, j'en suis satisfait. J'ai décidé de créer ce 'calendrier de l'avent' de la journée mondiale de l'énergie suite au mouvement d'inquiétude généré par la hausse des prix de l'énergie. J'ai la conviction qu'une partie de l'énergie consommée par un foyer pourrait être diminuée en adoptant des gestes simples comme ceux présentés dans mes conseils énergétiques."
"J'ai une petite préférence, le neuvième, préconisant de ne pas ouvrir l'eau chaude inutilement. Ouvrir le robinet d'eau chaude et le refermer, avant même qu'elle n'ait eu le temps de monter en température, c'est de l'énergie gaspillée inutilement. Ce n'est certes pas celui qui vous fera faire le plus d'économie, mais il ne demande aucune restriction, ni aucun frais. C'est juste une habitude à prendre."
Une démarche inclusive et éco-responsable
Au-delà des conseils, France 3 Champagne-Ardenne s'est intéressée à la personne de Quentin Mégret, qui investit beaucoup de temps et d'énergie dans son projet professionnel. Dès l'âge de 13 ans (l'âge a depuis été ramené à 16), il a travaillé comme apprenti à l'hôpital Manchester de Charleville-Mézières (Ardennes) et a obtenu deux certificatifs d'aptitude professionnelle (CAP, respectivement d'installateur thermique et d'installateur sanitaire).
Préférant se spécialiser ensuite dans le dépannage, il a effectué une alternance au sein d'une entreprise spécialisée, et décroché un baccalauréat professionnel de technicien de maintenance en systèmes énergétiques et climatiques. Il y effectuera un contrat à durée déterminée (CDD).
Diagnostiqué d'une malformation d'Arnold Chiari, "certains gestes indispensables dans mon métier [pouvaient] être dangereux pour ma santé. J'ai tout de même décidé de persévérer car j'aimais mon métier. Mais au bout de deux nouveaux contrats, j'ai ressenti de fortes douleurs qui ont mené à une opération du cerveau. Après ma longue convalescence, j'ai décidé de créer ma propre entreprise car je ne trouvais pas de travail adapté à mon handicap [reconnu officiellement; ndlr]. Je voulais continuer ce métier qui me passionne." (le tweet ci-dessous indique ses prestations et comment le contacter)
"Mon entreprise Dépann'Eco proposera ces services pour l'entretien et le dépannage de
systèmes de chauffage avec la spécificité d'être la plus éco-responsable et inclusive
possible. Cela passe par le choix des produits, fournis par l'entreprise Greenline, lauréate du trophée des entreprises d'Ardennes Métropole dans la catégorie environnement." Pour aller au bout de sa démarche éco-responsable, il comptait rouler en "véhicule zéro émission", mais son coût était trop prohibitif pour qu'il puisse se lancer. Au programme également : "la fourniture de conseils d'utilisation économe de l'énergie", dont les 31 éco-gestes ci-dessus sont un bon exemple.
À noter également, "la création d'une charte de comportements à adopter. Étant moi-même reconnu handicapé, je suis conscient des diverses difficultés quotidiennes rencontrées par ces personnes tant sur le plan personnel que financier. Après avoir recensé leurs besoins, j'ai décidé de mettre en place des adaptations spécifiques". Qui comprennent notamment la possibilité de prendre rendez-vous par écrit plutôt qu'en appelant, la mise en place de tarifs préférentiels et de créneaux spécifiques sans délai d'attente, la fourniture de casque anti-bruit lors des interventions, etc.
Le dépanneur monte ce projet depuis 2020, et a surmonté bon nombre de difficultés, covid compris. Il a reçu le soutien moral et/ou financier des pépinières d'entreprise d'Ardennes Métropole (via son chef de projet Nicolas Meunier), du réseau BGE (notamment avec le conseiller-formateur Stéphane Deparpe), l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph, les dernières démarches sont en cours). Sans oublier le gérant du bowling Central Park de Charleville, Frédéric Iberraken; et une vingtaine de personnes lui ayant apporté, via le financement participatif, plus de 3.000 euros nécessaires pour constituer l'apport devant permettre la création de l'entreprise. Les premiers dépannages devraient bientôt suivre...