Charleville-Mézières : le procureur requiert 5.000 euros d'amende contre l'ex-numéro 2 de la police ardennaise

La décision du tribunal est mise en délibéré au 16 juillet prochain.

"Si vous deviez entrer en voie de condamnation, ce serait pour une peine d’amende." C'est ce qu'a requis le procureur de la république de Charleville-Mézières, Laurent de Caigny, lors du procès de Philippe Moronval, l'ex-numéro 2 de la police des Ardennes, au tribunal correctionnel carolo. Il réclame 5.000 euros d’amende dont 3.000 euros avec sursis "en raison de sa situation actuelle, la retraite", a-t-il précisé peu avant 18 heures. La décision du tribunal est mise en délibéré au 16 juillet prochain. Voici les points à retenir du procès.

 

 

  • Des informations relevant de trois enquêtes différentes. Ce lundi, Philippe Moronval est jugé pour avoir divulgué des informations relevant de trois enquêtes en cours à l'époque. La première concerne l'ancien adjoint du directeur départemental de la sécurité publique des Ardennes et Chérif Harir, impliqué dans des faits de violence. Chérif Harir qui est le frère d'un avocat bien connu des Carolomacériens, Ahmed Harir.
    La seconde vise un ami commun de Philippe Moronval et Ahmed Harir : le médecin ophtalmologiste Mahmoud Alamé, mis en cause dans une main courante pour atteinte sexuelle. Des copies de cette main courante ont été retrouvées à son domicile. 
    Enfin, la troisième, est celle la plus connue des médias. L'ex-commissaire est accusé d’avoir renseigné des individus sur une instruction en cours dans le cadre d’un trafic de stupéfiants. C’est le commissaire en place à l’époque, Eric Krust, qui a dénoncé les faits au procureur.
  • L'avocat Ahmed Harir a contacté Philippe Moronval à propos de l'affaire concernant son frère. Maître Ahmed Harir aurait posé des questions à Philippe Moronval à propos de l'enquête concernant son frère, Chérif Harir. Celui-ci, hôtelier de professions, était accusé de violences sur un artisan dans une autre affaire. (Par la suite, Chérif Harir a été relaxé par la justice, ndlr).
  • "Un dossier vide", des "suspicions", selon le procureur carolo. Dans l'affaire impliquant le médecin ophtalmologiste Mahmoud Alamé, il apparaît que l'ex-commissaire ardennais, le médecin et l'avocat se sont retrouvés au cabinet de maître Harir pour échanger sur l'affaire concernant le médecin. Selon le rappel des faits, Philippe Moronval aurait bénéficié d'un loyer inférieur aux prix du marché pour son appartement qui appartenait au médecin. Lors de sa réquisition, le procureur de la république de Charleville a déclaré que ces faits ne sont que des suspicions, "que le dossier est vide" et que "les écoutes n'ont rien révélé".
  • L'ex-commissaire encourt jusqu'à deux ans de prison. Philippe Moronval est jugé pour "révélation d'informations sur une enquête pour crime ou délit à une personne susceptible d'y être impliquée".
  • Le prévenu toujours absent, après deux reports, en 2018 et 2021. L'audience devait initialement se tenir en mars 2018. Elle avait finalement été reportée à mars 2021 puis au 7 juin, pour des raisons de santé du prévenu, rapporte l'Ardennais. En mars dernier, son avocat, Patrick Manil, précisait que l’ancien policier, aujourd’hui à la retraite, était suivi de près par un médecin depuis plusieurs mois.

 

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