Une manifestation contre la réforme Blanquer était organisée ce mercredi devant le lycée des métiers Simone-Veil à Charleville-Mézières. Le personnel enseignant s'inquiète pour l'avenir de leurs élèves.
La contestation grogne dans les lycées professionnels. La réforme voulue par Jean-Michel Blanquer passe mal auprès des profs. A Charleville-Mézières, une cinquantaine d'enseignants et d'élèves se sont mobilisés ce mercredi 6 février devant le lycée des métiers Simone-Veil (anciennement Etion).
En premier lieu, les profs refusent la réduction du volume horaire de cours. "Dès la rentrée 2019, les élèves de bac pro perdront des heures d'enseignement général (français, mathématiques, histoire-géo, anglais...). Cela pénalisera nos élèves dans la poursuite d'études supérieures", déplore Lise Vaucher, enseignante en lettres. Un élève de seconde n'aura plus que deux heures de français alors que certains sont déjà en grande difficulté."
Le partenariat avec des entreprises locales, prévu par la réforme, cristallise aussi les critiques. "Cela va réduire la mobilité de nos élèves et freiner la réalisation de véritables désirs professionnels", regrette l'enseignante.
Suppressions de postes
Des suppressions de postes sont aussi à prévoir. "Nous allons perdre trois postes à la rentrée 2019. Dans deux ans, cinq à six postes seront aussi supprimés et l'année suivante pareil, s'indigne Damien Boulonnais, prof de lettres et d'histoire-géo. C'est une réforme très coûteuse pour les enseignants et les élèves."Autre colère des enseignants : la perte d'une demi-section de commerce dès la rentrée 2019 dans leur lycée. "Une décision incohérente car la filière commerce est porteuse d'emplois", remarque l'enseignant.
Une délégation a été reçue ce mardi par le Directeur académique des services départementaux de l’éducation nationale (Dasen).
Un lycéen sur trois choisit la voie professionnelle.