Le joueur de basket-ball Loïc Akono aurait entendu un spectateur de l'Aréna de Charleville-Mézières (Ardennes) lui proférer une injure raciste, le dimanche 29 janvier. Il a quitté le terrain une minute plus tard.
C'était un match sans histoire qui devait se dérouler le dimanche 29 janvier 2023, à l'Aréna de Charleville-Mézières. L'équipe de basket-ball de Metz (Moselle), les Canonniers, affrontait les Étoiles locales.
Parmi l'effectif de l'équipe lorraine, on retrouve Loïc Akono, né le 1er juin 1987 à Marcq-en-Baroeul (Nord). Il a 35 ans et une carrière solide de quasiment vingt ans : il a même déjà brandi le trophée de la Coupe de France en 2005.
Après une chute, le joueur va rapporter a posteriori avoir entendu un spectateur s'écrier "relève-toi, bonobo". Difficile de vérifier si cette insulte a bien été proférée. Car dans la vidéo publiée par le média BeBasket, on n'entend rien : les gens hurlent, et le son saute pile à ce moment-là. Au point que même lui n'a pas entendu sur le coup : ce serait l'un de ses coéquipiers qui s'en serait aperçu en premier.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs spectateurs et spectatrices rapportent avoir entendu cette insulte raciste. Expliquant avoir été menacé d'une faute technique s'il répondait à ce membre du public, le joueur, qui a réagi vivement sur le coup, poursuit le match pendant une minute. Avant de sortir pour de bon.
C'est la première fois que ça lui arrive
Loïc Akono a raconté son vécu au sein d'une story (vidéo éphémère) publiée sur son compte Instagram. Il y explique que "même s'il reste un quart-temps, j'ai décidé de rentrer au vestiaire parce que je me suis fait insulter de bonobo. [...] 'Relève-toi, bonobo'. J'ai voulu parler avec ces gens-là dans le public, leur dire mon ressenti. L'arbitre [...] a dit que ça allait se retourner contre moi. Donc voilà, j'ai décidé de sortir, et je resterai sur ma position."
"Ce n'est pas pour leur donner raison", se défend-t-il avec émotion, "mais j'estime être dans mon droit. Je ne sais pas quoi dire. C'est la première fois en 20 ans que ça m'arrive. [...] Ce qui m'a fait le plus mal, c'est que derrière, l'arbitre me menace de me mettre en [faute] technique. À ce moment-là, moi, j'ai envie de parler aux gens, mais on menace de me sanctionner car on m'a insulté de bonobo. Après ça, je pense que je n'ai rien à faire sur ce terrain. [...] Voilà. C'est une dinguerie, je n'ai juste pas les mots. Je ne sais pas."
Le joueur s'est aussi livré sur Twitter. Il y a reçu de nombreuses marques de soutien, y compris du maire (LR) de Charleville, Boris Ravignon. Ce dernier se dit "profondément choqué par les insultes racistes entendues hier dans la salle de basket de notre ville" et appelle de ses voeux une sanction (lire le tweet ci-dessous).
France 3 Champagne-Ardenne a contacté Luc Torres, le président des Étoiles, qui prendra prochainement la parole. Plus de déclarations à venir dans l'après-midi...