Depuis 4 mois les salariés de l'usine Electrolux à Revin, se battent pour que le plan NiVer empêche la délocalisation de leur outil de travail en Pologne. Les élus Revinois leur apportent un soutien sans faille. Ils appellent toute la population de la vallée à aller à Bercy le 11 Mars.
Le 11 Mars: une date fatidique:pour Electrolux à Revin, et pour toute la ville, c'est en effet ce jour là que les dirigeants suédois du groupe Electrolux vont rendre leur décision:
dire s'ils acceptent ou non le projet présenté dans le rapport NiVer.
NiVer, ce nom a été choisi, car il reprend les lettres de Revin, mais à l'envers avec un V au milieu: le V de la victoire. Un V sur lequel repose un immense espoir. Car c'est la vie dans la vallée de la Meuse, qui en dépend. Une vallée où autrefois des milliers de personnes venaient travailler. L'activité industrielle allait bon train. Les usines y étaient nombreuses. Revin, c'était le gros bourg de la vallée.
Mais de fermeture en fermeture d'entreprises, Revin a sombré dans le marasme économique. Cette ville autrefois si dynamique, aujourd'hui se meurt. Toute l'activité économique corollaire au plein emploi, s'est réduite comme peau de chagrin. On ne compte plus les commerces qui ont définitivement baissé leur rideau. Les jeunes s'en vont, car il n'y plus de travail dans la vallée.
Electrolux, c'est la dernière grosse usine de la ville. La principale pourvoyeuse d'emploi: 419 salariés. Alors le 11 Mars, c'est un peu comme un couperet qui risque de tomber... ou pas.
Sauver Electrolux
Le rapport NiVer propose des solutions internes afin de poursuivre la fabrication de "machine à laver à ouverture par le haut" à Revin.
C'est la spécialité de ce site de production. Or, ces modèles de lave-linge qui ont la préférence des français, n'intéressent guère les consommateurs à l'étranger. Continuer cette fabrication à Revin, coûterait trop cher selon la direction du groupe. C'est la raison pour laquelle, elle souhaite délocaliser à Olawa en Pologne, et stopper la production de l'usine Revinoise à compter d'Octobre 2015.
Un argument qui ne tient pas selon l'intersyndicale de l'usine Electrolux à Revin. Comme l'a expliqué Lysian Fagis, porte-parole de cette intersyndicale, "le groupe Electrolux ne mettra pas 4 ans et demi à rentabiliser la fermeture, mais 10 ans, car l'économie sur le coût de revient d'une de ces machines fabriquée en Pologne ne fera pas gagner 50 euros par machine comme annoncé mais seulement 25".
L'intersyndicale et les élus de Revin appellent toute la population de la vallée à monter à Paris le 11 mars prochain pour montrer aux dirigeants suédois et au gouvernement français l'urgence de la situation .
Reportage de Sophie Dumay et Daniel Samulczyk ci-dessous.