Ce mercredi 16 mars, une distribution de pastilles d'iodes a débuté dans les communes se trouvant à moins de 20 kilomètres autour de la centrale nucléaire de Chooz (Ardennes). Cette action a lieu régulièrement et n'est pas directement liée aux craintes qui ont suivi le bombardement de la centrale nucléaire de Zaporijia, au cours de la guerre en Ukraine menée par le Russie.
Des pastilles d'iode sont distribuées aux populations vivant à moins de 20 kilomètres de la centrale nucléaire de Chooz (Ardennes). Elles sont à retirer dans les pharmacies depuis ce mardi 16 mars 2022.
L'absorption d'iode peut prévenir, par saturation de la thyroïde, l'assimilation de certaines (mais pas toutes) particules radioactives en cas d'évènement nucléaire. Elle obéit à des règles assez strictes, et ne doit se faire que sur ordre des autorités.
Cette distribution a lieu régulièrement (la dernière a eu lieu en 2019). Il n'y a pas de lien direct avec le bombardement de la centrale nucléaire de Zaporijia, en Ukraine, au cours de la guerre menée sur ce territoire indépendant par la Russie (les réacteurs n'avaient pas été touchés, il y a "juste" un bâtiment administratif qui avait pris feu).
Craintes infondées
Depuis ce bombardement, une partie de la population française, inquiète, a cherché à se procurer ces pastilles auprès des pharmacies. Seules celles situées à moins de 20 kilomètres d'une centrale en ont en stock, disponibles à tout moment pour les gens du secteur sur présentation d'un justificatif de domicile (comme pour Chooz, voir carte ci-dessous).
La démarche est, de plus, contreproductive. Les officines de pharmacie tout comme les préfectures avancent que la prise de pastilles d'iode ne peut se faire de manière préventive (ça peut même être dangereux). En cas de problème, des stocks stratégiques sont d'ores-et-déjà constitués partout sur le territoire français, et une distribution majeure pourrait rapidement être organisée.
"Lors du début de la crise en Ukraine avec les premières menaces nucléaires de Vladimir Poutine, on a eu une grosse demande des gens. Ils téléphonaient même de Reims pour essayer de trouver des comprimés d'iode", explique à France 3 Champagne-Ardenne Ludovic Goosse, qui travaille à la pharmacie de l'Europe, à Givet (Ardennes). Il n'a pas pu chiffrer la demande passée ou actuelle.
"On a dû refuser, car c'est réservé à une patientèle autour de la centrale nucléaire. On ne peut surtout pas les délivrer comme ça sur demande, surtout que ce sont des comprimés qui peuvent être dangereux si ils sont pris n'importe comment. Ici, il y a une procédure très particulière pour la population en cas d'accident nucléaire." Mieux vaut donc raison garder.