Les actions se multiplient pour dénoncer les fermetures de classes dans le département. La dernière en date : une manifestation, ce mercredi 8 mars. La direction départementale des Ardennes statuera définitivement sur leur sort mi-mars.
La mise en scène est saisissante. Des enfants vêtus en blanc et portant un masque avec une larme sont emportés par une faucheuse, puis couchés devant l'inspection académique des Ardennes. "À Bourg-Fidèle, on supprime une classe sur les quatre à double niveau qu'on a, explique Alice Saintourens, vice-présidente de l'association des parents d'élèves. On nous annonce aussi la fermeture du collège de Rocroi qui est juste à côté." Ces changements, prévus pour septembre 2023, ne passent pas.
« Non à la suppression ! » , ce mercredi 8 mars, ils sont une centaine à scander cette phrase. Ils viennent de Hiraumont, Rocroi, Nouzonville, Sedan, Bourg-Fidèle et font part de leurs craintes notamment pour les jeunes déjà en difficulté comme le souligne ce professeur d'allemand au collège Nassau de Sedan : "Nous avons des élèves qui ont des profils spécifiques. Ils ont besoin d'une aide toute particulière. Ça nécessite un accompagnement et des effectifs plus corrects."
20 enseignants et 528 écoliers en moins pour la rentrée de septembre prochain dans les Ardennes
Des mobilisations dans toutes les Ardennes
Depuis la fin de l'année 2022, enseignants et parents d'élèves de tout le département passent à l'action. Vidéo cauchemardesque à Bourg-Fidèle, opérations écoles mortes, rassemblement à Flize, pétitions, tout est mis en œuvre pour sauver leurs classes, mais pas seulement. "Une classe qui ferme dans un village, c'est aussi la mort du village. On ne voit pas beaucoup d'avenir dans nos campagnes", déplore Alice Saintourens.
Même si l'ensemble de la Champagne-Ardenne est concerné par une évolution de la carte scolaire, les Ardennes sont le département de l'Académie le plus touché par les suppressions. Les raisons évoquées : l'inflation et la baisse démographique. Charleville-Mézières perd, par exemple, 118 élèves par rapport à la rentrée de septembre 2022.
Plusieurs établissements du primaire et du secondaire sont donc en sursis. Certains pourraient complétement fermer (collège La Fontaine à Charleville-Mézières), d'autres pourraient perdre une à deux sections (école Frénois à Sedan, pôle scolaire d'Harcy). En tout, 32 classes seraient sur la sellette. La direction départementale des Ardennes communiquera en début de semaine prochaine. La version définitive de la carte scolaire 2023 sera alors connue.