La CGT Energies Ardennes a revendiqué les coupures électriques et gazières des 7 et 8 mars. Des lieux jugés stratégiques ont été privés de courant dans différentes communes mais aussi des usagers et la polyclinique du Parc à Charleville-Mézières.
Le syndicat ne s'en cache pas. Les grévistes de l'énergie CGT ont reconnu via les réseaux sociaux avoir mis hors tension plusieurs postes, les 7 et 8 mars. Ces coupures ont concerné, au total, 2 700 abonnés. Des actions pour durcir la lutte contre le projet de loi de réforme des retraites. Nadège Guth, Secrétaire Générale du syndicat CGT Energies Ardennes a répondu à nos questions :
France 3 Champagne-Ardenne : Pourquoi avoir choisi ce type d’actions ?
Nadège Guth : "Le gouvernement a poussé les gens à bout depuis pratiquement deux mois. Maintenant, la colère monte d’un cran et ça ne s’arrêtera pas. Nous voyons bien que descendre dans la rue ne change rien. Je pense que chaque métier a envie d'intervenir à sa manière, a envie de montrer à l'Etat qu'il ne peut pas faire tout ce qu'il veut. L'avis du peuple compte."
Quelles zones ont été visées lors de ces coupures ?
"Des lieux jugés emblématiques ont été visés comme une station essence, des gares, la CPAM, la CAF, des antennes-relais. Des lieux qui touchent réellement à l'économie et qui ont un impact sur le porte-monnaie du gouvernement. Certaines de ces actions sont populaires comme les coupures de radars.
Malheureusement, des usagers se trouvaient sur les mêmes postes, c’est regrettable. Quand on décide de faire une coupure, un poste alimente divers endroits, des particuliers peuvent être branchés dessus."
Que souhaitez-vous dire aux particuliers et à la polyclinique du Parc (Charleville-Mézières) qui ont été touchés ?
"Je souhaite leur dire que le but n'est pas de couper les usagers. Le syndicat a d'ailleurs appelé à la plus grande vigilance pour éviter de pénaliser des particuliers. Ils descendent, tout comme nous, dans la rue.
Nous avons aussi appris hier soir (mercredi 8 mars) que la coupure avait créé un incident sur le système de refroidissement d'un IRM. On regrette évidemment ces conséquences. Ce n'était pas programmé. Ce qui est arrivé est très dangereux mais cela aurait très bien pu se produire lors d'une autre coupure. À aucun moment, la CGT ne veut prendre en otage des usagers et encore moins des personnes qui attendent des rendez-vous."
Les grévistes de la CGT Energies Ardennes comptent-ils reproduire ces actions ?
"Les grévistes proposent des actions lors des assemblées générales. La majorité peut valider ou pas. À l’avenir, nous avons demandé d'éviter de pénaliser les usagers. En revanche, des coupures seront probablement à prévoir si le gouvernement ne prend pas en considération la voix du peuple. Aujourd’hui, nous ne sommes pas écoutés en tant que syndicat. On peut s’attendre à un durcissement du mouvement dans les jours ou semaines à venir."