Vol d'une statue de la Vierge en bronze dans un petit village des Ardennes

Une statue de la Vierge en bronze a disparu entre les samedi 19 et dimanche 20 mars. Elle se trouvait à la sortie du village de Chesnois-Auboncourt (Ardennes) depuis trois décennies. Des malfrats pourraient l'avoir emportée pour la fondre et revendre le métal, coûteux.

Elle se tenait tranquille, majestueuse, tout de bronze vêtue. Et ce depuis l'année 1990...

Mais voilà, depuis le le samedi 19 ou le dimanche 20 mars 2022, la statue de la Vierge de Chesnois-Auboncourt (Ardennes) a disparu. Un individu peu scrupuleux l'a vraisemblablement dérobée.

Cette statue ornait la sortie (ou l'entrée, selon la direction qu'on prend) de ce village peuplé d'environ 150 âmes. Elle reposait sur un socle, depuis entouré par un bosquet (voir sur la carte ci-dessous).

Ce socle en béton, c'est tout ce qu'il reste de cette statue. Une plaque de marbre y avait été apposée pour rappeler le généreux leg de Germaine Justin, une Chesnoisienne âgée. 

La générosité d'une vieille dame

Cette commanditaire a légué à la commune cette statue en plus de ses terres, car elle n'avait pas d'héritier. Un petit bout de terrain a été préservé pour installer cette statue, et faire en sorte que la généreuse bienfaitrice ne soit pas oubliée.

D'après les premiers éléments rassemblés par la maire du village, Odile Villet (SE), il a fallu un minimum de temps et de préparation pour desceller la statue. "Voilà tout ce qui nous reste et c'est bien dommage", regrette-t-elle auprès de France 3 Champagne-Ardenne.

Cette statue, c'est un véritable morceau du patrimoine local. La population ne digère pas ce vol. Arlette Fillion se demande "qui peut faire de pareilles bêtises". Quant à Michel Bouthineaud, qui allait souvent se promener dans le secteur, il "la voyait à chaque fois car elle faisait partie du paysage". 

La gendarmerie de Rethel va mener une enquête. La statue pourrait avoir été volée afin de la fondre, et revendre le coûteux métal dont elle est constituée. Auquel cas, elle pourrait ne jamais être retrouvée.

Des éléments décoratifs en bronze du magnifique pont Alexandre III, à Paris (Île-de-France), ont ainsi déjà été dérobés pour la même raison. Et ce malgré leur importance historique : on parle de l'alliance franco-russe de 1894 (même si on en est aujourd'hui bien loin). Des croix de bronze érigées dans des cimetières autour de Villeneuve-d'Ascq (Nord) ont connu le même sort.

Il n'y a donc plus de respect, pourrait-on dire. Le cas échéant, la municipalité n'a pas encore envisagé de piste pour l'éventuel remplacement de la Vierge de bronze léguée par Germaine Justin.