Les ex salariés de la SAI de Revin, dans les Ardennes, sont toujours dans l'attente. La Cour d'Appel d'Amiens vient de confirmer l'extension de la procédure de redressement judiciaire à Electrolux. Les 12 millions d'euros d'indemnités promis aux 157 licenciés vont être bloqués.
La bataille juridique opposant les anciens employés de la SAI (Société ardennaise industrielle) à Electrolux, leur ancien patron, n'est pas terminée. Les salariés licenciés attendaient ce mardi 17 juillet la décision de la Cour d'appel d'Amiens. La justice a confirmé l'extension de la procédure de redressement judiciaire à Electrolux, car elle a estimé que la SAI est une société fictive créée par le groupe suédois d'électroménager.
Cette décision retarde cependant l'ensemble de la procédure judiciaire. Les ex salariés devront attendre pour toucher l'indemnité extralégale que doit leur verser leur ancien employeur Electrolux. Cette somme correspond à 2300 euros par année d'ancienneté par salarié, ainsi qu'un an de salaire brut, ce qui représente au total 12 millions d'euros.
Pour rappel, la multinationale suédoise doit verser cette indemnité extralégale, car elle était prévue dans le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) de 2014 en cas de licenciement postérieur à la reprise du site de Revin.
Des salariés à bout
L'entreprise, rachetée par Selni à l'automne 2014, avait été placée en redressement judiciaire au début de l'année 2018. En juin dernier, 157 salariés ont été licenciés. Seuls 24 emplois ont été maintenus par le repreneur breton Delta Dore.Les ex-salariés qui suivent actuellement une formation craignent aussi que la décision de la Cour d'appel d'Amiens retarde le paiement des AGS, l'assurance de garantie des salaires.
De nouveau dans l'incertitude, les ex-Electrolux, réunis ce mardi devant leur ancienne usine, sont à bout. Ils réfléchissent à des actions plus musclées.
Ce mercredi 18 juillet, la tribunal de commerce de Compiègne doit se pencher à nouveau sur le cas de la SAI.