Dans les Ardennes, les amateurs de champignons ont déjà de quoi faire. Avec la chaleur et l'humidité des derniers jours, les cèpes par exemple se font nombreux. Mais il faut toujours être vigilant pour éviter tout risque d'intoxication avec des espèces non comestibles.
L'été n'est pas encore terminé que le temps de la cueillette des champignons est déjà venu. Près de Sedan, dans les Ardennes, la dernière sortie de la société mycologique du Sedanais, samedi 12 août, a été l'occasion d'une cueillette conséquente.
"Ça faisait longtemps qu'on n'en avait pas vu autant. On était vraiment surpris par le nombre et par la variété", explique Guy Christelle, le président de l'association. Il faut dire que les conditions météorologiques des derniers jours ont été idéales pour favoriser la croissance des champignons.
"Cette année, il vient d'y avoir de la chaleur et de l'humidité, c'est ce qu'il faut pour qu'ils poussent. L'année dernière, c'était très sec, il avait fallu attendre fin septembre pour avoir un petit peu quelque chose à nous mettre dans les paniers", détaille le spécialiste.
Une trentaine de personnes, dont de nombreux néophytes, ont participé à la dernière sortie dans les bois de Sommauthe. "D'habitude, quand on est une dizaine de personnes, deux paniers sont remplis. Mais là, chacun pouvait remplir largement un panier."
Les amateurs ont pu dégoter quelques girolles, mais surtout des cèpes en quantité. "On avait à la fois de cèpes de Bordeaux et puis des cèpes d'été. Ce sont deux voisins." La sortie a aussi été l'occasion de rencontrer des champignons à tenir bien éloignés de la cuisine. La fameuse amanite phalloïde, champignon mortel pour l'homme, ou encore l'entolome livide, très toxique.
Les bons conseils pour la cueillette
Car lorsqu'on ramasse des champignons, il faut toujours être vigilant à ne pas cueillir par erreur une espèce qui n'est pas comestible. C'est ce qui est par exemple arrivé au début du mois à une famille de la Marne. Dix personnes avaient dû être hospitalisées. Elles pensaient avoir consommé des girolles, il s'agissait en réalité de pleurotes de l'olivier. La famille avait bien voulu nous raconter sa mésaventure quelques jours plus tard pour permettre à d'autres d'éviter de faire la même erreur.
On ne ramasse donc que ce qu'on connaît. "Je dis toujours mettez un nom", ajoute le spécialiste. Autrement dit, si vous n'arrivez pas à nommer avec certitude le champignon que vous avez trouvé, il faut le laisser de côté pour éviter tout risque.
Il faut aussi se munir d'un panier et pas d'un sac plastique. "Non seulement les champignons vont se désagréger les uns contre les autres, mais si on le met dans le coffre et on va faire ses courses après, ça fermente", pointe Guy Christelle. Et il ne faut pas couper le pied avant d'avoir fait vérifier sa récolte. "Certains éléments d'identification se trouvent à la base du pied".
"Attention aux confusions. Il y a trop souvent des intoxications. Et quand on a un doute, il faut se les faire vérifier." Pour cela, vous pouvez vous tourner vers un pharmacien ou une société mycologique. Guy Christelle a les deux casquettes, car il est à la tête d'une officine installée à Pure, entre Carignan et la frontière belge.
Les applications pour smartphone qui identifient les champignons ou le recours aux réseaux sociaux sont à proscrire, selon le spécialiste. Car on peut alors vous indiquer à tort qu'un champignon est comestible.
Dernière chose, qui vous semblera sûrement évidente, mais il faut faire vérifier ses champignons avant de les faire cuire. "On m'a déjà ramené des champignons qui avaient été cuisinés, c'est difficile à identifier", glisse le pharmacien dans un sourire.
Si vous voulez en apprendre davantage sur les champignons, comestibles ou non, la société mycologique du Sedanais organise régulièrement des sorties. Le programme est disponible sur son site internet. Elles sont ouvertes à tous, il n'est pas nécessaire d'être adhérent pour y participer, et elles sont gratuites.