Les salariés de la SCIAE de Dienville dans l'Aube ont rendez-vous au tribunal de commerce de Troyes le 6 mars de prochain. Il ne reste plus qu'une seule offre de reprise sur la table pour cette entreprise d'ameublement en kit. Celle portée par des cadres de la SCIAE a été retirée mercredi.
Ils avaient longtemps été les seuls à avoir déposé une offre de reprise de leur propre société. Trois cadres de la SCIAE de Dienville, une entreprise d'ameublement en kit en redressement judiciaire depuis le 5 décembre dernier, ont finalement décider de se retirer ce mercredi.
Alors qu'ils avaient déposé dans les délais impartis par la justice une offre de reprise qui permettait de sauvegarder une quarantaine d'emplois sur les 132 actuels, ils disent aujourd'hui ne pas pouvoir attendre 3 semaines supplémentaires. Ce délai a été en effet été imposé par le tribunal de commerce de Troyes afin de pouvoir examiner une autre offre de reprise déposée hors-délais par l'ancien propriétaire de la société, Denis Lavandier.
Les trois cadres expliquent dans une lettre lue en comité d'entreprise ce mercredi qu'ils risquent de perdre leurs clients à l'export en attendant trois semaines de plus la décision du tribunal. Ils retirent donc leur offre.
"Nous avons voulu nous battre pour l’entreprise, pas contre quelqu’un. Dès lors que le tribunal a décidé de réintégrer l’offre de M. Lavandier, arrivée hors délai, nous en avons tiré les leçons. J’insiste : si nous n’avions pas déposé notre offre le 15 janvier, date limite, l’entreprise aurait été liquidée", explique l'un des trois cadres à nos confrères de l'Est Eclair, dans un article publié ce vendredi (édition abonnés).
Quelle est l'offre encore sur la table ?
Créée en 1948 par Georges Sciannamea puis dirigée par son gendre, Denis Lavandier, à partir de 1977, la société familiale auboise passe sous le pavillon allemand de Vivonio en 2011. Elle compte alors 265 salariés pour un chiffre d'affaire annuel estimé à 40 millions d'euros. En 5 ans, l'entreprise d'ameublement va perdre 133 emplois et son chiffre d'affaire se réduire à 14 millions d'euros.Le projet de Denis Lavandier, propriétaire de la SCIAE jusqu'en 2010, a donc retenu l'attention du tribunal de commerce, malgré son arrivée tardive. Cette offre de reprise prévoit le maintien de 62 emplois sur les 132 actuels. Soit une vingtaine de plus que la proposition des trois cadres de l'entreprise.
Le tribunal de commerce de Troyes devrait rendre sa décision le 6 mars prochain.