Aube : un projet de vélorail touristique sur la bonne voie près de Chaource

Depuis 2018, une équipe de bénévoles de plus en plus nombreux défrichent avec passion les pourtours d’une portion de voie ferrée de 10 km sur l‘ancienne ligne 26 qui reliait Troyes à Saint Florentin. Ils devraient pouvoir tester des vélorails en juin entre Jeugny et Auxon. 

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C’est un remède à la mélancolie des confinements. Une à  deux fois par semaine, à Auxon dans l’Aube, des bénévoles un peu fous se retrouvent pour défricher le dernier kilomètre cube de voie ferrée encore envahi par les ronces. Des ronces ''sacrément costaudes'' selon le président de l’Association  ‘ASL 26’’ Quentin Dal Degan. 

''Nous avons été autorisés à continuer nos activités car l’association est reconnue d’utilité publique'', justifie en préambule le jeune président. ''C’est du plein air et nous faisons bien attention à respecter les gestes barrières''.  

''Sur la portion où l’association est intervenue, il y a six petites communes qui croient à notre projet touristique d’installer des vélorails de promenade pour retrouver un peu d’animation''. Il est vrai que la campagne vallonnée tout autour se traverse avec grand plaisir. C'est sur l'ancien tracé du chemin de fer que les bénévoles s'affairent. Un tronçon de 10km. 

Le mercredi; il y a régulièrement une dizaine de défricheurs, ‘’à la main’’ ou dotés de tronçonneuses, tous pleins de fougue. ''On est situés entre les forêts d’'Othe et de Chaource alors c’est notre élément!'' précise André Pinsot, dont le frère Pascal, agriculteur dans le secteur, assure la ramasse avec son tracteur.  ''Nous devons nous dépêcher car le terrain est plus facile à arpenter et désherber quand la végétation n’est pas trop avancée'', note Quentin.  

Si tout va bien, les membres de l’association devraient voir le bout de leur tronçon en novembre prochain. Après trois ans d'éclaircissement d’une voie désaffectée depuis 1996. 

Un président locomotive 

Cet acharnement, c’est d’abord l’oeuvre de Quentin Dal Degan, 19 ans. Elève en BTS maintenance des systèmes de production à Troyes, il espère bien pouvoir réaliser sa deuxième année de formation en alternance au dépôt SNCF de Chalindrey. 

''Quand j’étais petit, mes grands-parents avaient une maison qui donnait sur la ligne Paris-Lyon-Marseille et regarder passer les trains de marchandises est devenu une véritable passion’’, raconte Quentin.  Installé à Crésantignes, il a découvert les voies délaissées toutes proches de la ligne 26 qui relie Troyes à Saint Florentin en Bourgogne. Le charme du site lui a donné des idées.  

''C’est l’une des plus anciennes lignes du Grand Est'', explique le jeune homme, ''pour des raisons de stratégie militaire, elle a ouvert en 1901. Et elle est très jolie avec plusieurs ouvrages d’art le long du tronçon que nous avons choisi. Elle comprend par exemple le seul tunnel du département. ''

Selon Quentin, il existe une centaine de vélorails en France, et au moins 5 ou 6 dans le Grand Est mais il serait fier d’initier le premier dans l’Aube. 

 

Des bénévoles aux profils très variés 

Son béguin pour les voies ferrées, Quentin a su le partager avec une troupe de plus en plus étoffée. D’une vingtaine de membres au départ, elle est aujourd’hui composée de 80 bénévoles qui se relaient sur les lieux à déboiser.  

Les retraités et les hommes y sont en majorité, avec des personnalités vraiment diverses.  

Un brin mystique alors qu’il s’attaque à une racine entre deux rails, Khoa n’hésite pas à qualifier ce bénévolat de troisième naissance. Cet ancien gardien de Musée à Troyes est arrivé du Vietnam en 1981. ''J’ai été reçu à bras ouverts, alors aujourd’hui il me semble indispensable de ‘redonner’. Je vis à la campagne... Pourquoi laisser à l’abandon les choses qui sont à ma portée?''

Mais il y a aussi de vaillantes défricheuses, comme Nelly,  venues avec ses deux frères, le sourire aux lèvres.  ''Quentin  croit tellement à son projet, on a voulu s’accrocher à son wagon! ‘’ affirme cette ancienne commerçante qui habite Chamoy. ''C’est agréable, moins cher qu’une salle de sport et nous rendons service !’''

Le bout de la voie au printemps 2022? 

A chaque fin de séance, pour remercier ses émules, Quentin fait retentir un sifflement de train. ''C’est le klaxon d’une locomotive Alstom dans les années 70'' précise t-il.'' On célèbre ainsi les mètres cubes nettoyés grâce auxquels les gens peuvent déjà se balader à pied...’’  

En juin prochain l’association devrait être livrée de 3 premiers vélorails avec l’aide de la Communauté de communes du Chaourçois et du Val d’Armance. Il sont achetés sur d’autres sites mais en très bon état. Elle pourra donc faire les tests nécessaires.  

En parallèle, l’équipe doit préparer la mise en place d’une série de visuels qui animeront le parcours. Ils évoqueront la géologie et l’écosystème local.  

De quoi occuper l’ASL26 qui ne sait en revanche pas encore à quelle date le site aura véritablement les moyens d’ouvrir au public. 

 

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