Crise des carburants : les initiatives se multiplient en faveur du bioéthanol

Dans le climat de mécontentement autour du prix du carburant, les initiatives institutionnelles se multiplient. Après celle de la Région Grand Est, le député LREM de l'Aube, Grégory Besson Moreau a déposé un projet de loi visant à favoriser le développement des pompes de biocarburant en France.

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Remplacer une pompe de diesel, dans les stations où il y en aurait plusieurs, par une pompe de bioéthanol (E85) c'est l'essence du projet de loi déposé par Grégory Besson Moreau, le député de l'Aube ainsi que d'autres parlementaires. Leur objectif, développer la diffusion de ce biocarburant composé entre 65 % et 95 % de bioéthanol, mélangé à de l’essence sans plomb 95.

Un biocarburant qui coûte actuellement bien moins cher que le carburant traditionnel. Son prix ? Autour de 70 centimes le litre, quand le litre de diesel atteint 1,50 euro et le litre de sans-plomb 95 revient à 1,43 euro. Il serait aussi beaucoup moins polluant. Le E85 permettrait une diminution de 66 % des émissions de CO2, de 30% des rejets d'oxyde d'azote, et réduirait jusqu'à 90% ceux de particules fines.
 

Grégory Besson Moreau, invité du 19/20 de France 3 Champagne-Ardenne

 
Il n'existe, à l'heure actuelle, que 30 pompes à essence à proposer du bioéthanol en Champagne-Ardenne (6 dans les Ardennes, 6 dans l'Aube, 15 dans la Marne et 3 en Haute-Marne)


Une aide à la conversion

Cette  initiative arrive trois semaines après celle des Régions Grand Est et Sud (PACA). Les deux présidents de Région Renaud Muselier (LR) et Jean Rottner (LR) proposent un accompagnement de la conversion des véhicules vers le carburant bioéthanol qui "permet de réduire les émissions de gaz à effet de serrer de 70%. Il permet également de réduire le budget carburant des ménages de 35 à 45%." Concrètement, il s'agit d'un plan d'aides de 2,5 millions d'euros débloqués dès le 1er janvier 2019. 10.000 ménages de la Région Sud et 10.000 ménages de la région Grand Est seront concernés. Des ménages qui font usage de leur véhicule personnel pour se rendre sur leur lieu de travail dans un rayon de 30 kilomètres aller-retour.


Cet accompagnement se traduira par une prise en charge par la collectivité régionale de 50% du coût du dispositif de conversation dans la limite de 250 euros. "Afin de favoriser l’emploi sur notre territoire régional, seules les factures acquittées à une entreprise installée dans notre Région seront prises en charge. Ce dispositif sera voté dès nos prochaines Assemblées plénières le 14 décembre prochain.

Actuellement, la conversion d'une voiture au bioéthanol passe par la pose chez un garagiste d'un boîtier "flexfuel" homologué depuis le 18 décembre dernier. Une opération qui coûte en moyenne entre 500 et 700 euros pour les moteurs classiques.  


Un agrocarburant qui ne convainc pas les écolos

Cependant pour les écologistes cet agrocarburant n'est pas la solution. Pour Christophe Dumont, conseiller municipal et communautaire écologiste de Charleville-Mézières, planter des betteraves ou des céréales afin d'en obtenir du carburant est une aberration économique et naturelle : "Il faut cesser cette concurrence entre notre assiette et nos réservoirs." D'autant plus, selon cet Ardennais, que l'énergie nécessaire à faire pousser ces plantes et à les transformer est plus importante que l'énergie produite. "Après, nous ne sommes pas des obscurantistes, des travaux de recherches sont effectués sur des agrocarburants de deuxième ou de troisième génération, à partir de déchets végétaux, et là nous attendons de voir. Nous ne sommes pas opposés à ces développements" précise-t-il.

Des travaux de recherches réalisés en partie en Champagne-Ardenne, sur la plateforme agro-industrielle de Pomacle-Bazancourt.   
 
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