Quelques jours après l'annonce de l'existence d'un foyer de contamination (cluster) de coronavirus (Covid-19) au sein de la prison de Villenauxe-la-Grande (Aube), les différents syndicats du personnel pénitencier ont annoncé un blocage. Il a commencé le mardi 13 octobre, dès 6 heures du matin.
Le centre de détention de Villenauxe-la-Grande (Aube) est bloqué par une partie de son personnel pénitencier depuis le mardi 13 octobre 2020, à 6 heures du matin. L'ensemble des syndicats dénonce le refus de la direction de "dialoguer et entendre". Une quarantaine d'agentes et agents y participent
Ces demandes font suite au classement comme foyer de contamination (cluster) au coronavirus (Covid-19) de l'établissement, en date du jeudi 8 octobre. Le test de quatre membres du personnel pénitencier était revenu positif, rapporte l'Est-Éclair (article sur abonnement).
Le syndicat pénitentiaire des surveillant(e)s fait partie de l'intersyndicale à l'origine du préavis de blocage. Il rapporte que la directrice du centre n'a pas voulu accueillir leurs demandes. Elle aurait décrit des "surveillants se victimisant". La direction n'a "pas d'information à communiquer" après que France 3 Champagne-Ardenne a essayé de la joindre.
Un agent syndiqué au SPS et manifestant sur place a expliqué la situation. "Le manque de moyens porte préjudice aux surveillants. Ça ne date pas d'aujourd'hui, mais de plusieurs années. La directrice monologue quand elle répond à nos demandes, elle ne nous écoute pas. Nos demandes devaient bénéficier aux surveillants et aux détenus."
Il résume ces demandes. "On proposait de mieux gérer leurs horaires pour le sport, afin qu'ils ne s'y retrouvent pas tous en même temps. Ça ne coûterait rien. Ou se remettre à distribuer les repas dans leurs cellules, pour qu'il y ait moins de contamination vu le coronavirus. Et au niveau de la santé, désinfecter nos véhicules de transport de détenus : on nous dit que ce n'est pas nécessaire. On nous fait aussi ramasser les masques usagés, alors que ce n'est pas notre travail..."
"Ça fait des mois que ça dure. Le dialogue social est inexistant, il n'y a aucune écoute ni aucun recul, alors qu'on a un manque d'effectif récurrent et qu'un cluster s'est déclaré chez les agents. Ce matin, lors de l'appel, la directrice a mis en demeure certains agents qui participaient au blocage en les menaçant de sanctions..." La livraison de nourriture du matin a pu avoir lieu. Le personnel souhaitant travailler n'est pas été empêché de le faire.